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Affaire Chovanec : La Slovaquie attaque la Belgique devant la CEDH pour dénoncer un scandale judiciaire

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Affaire Chovanec : La Slovaquie attaque la Belgique devant la CEDH pour dénoncer un scandale judiciaire

La Slovaquie a officiellement déposé une plainte contre la Belgique devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à la suite du décès de son ressortissant, Jozef Chovanec, en 2018. Cette action intervient après la décision controversée de la chambre du conseil de Charleroi, en septembre 2024, de prononcer un non-lieu en faveur des 31 personnes inculpées dans cette affaire. Cette décision a suscité l’indignation des autorités slovaques et de la famille du défunt. (rtbf.be)

Un décès sous haute tension

Jozef Chovanec est décédé le 27 février 2018 dans un hôpital de Charleroi, trois jours après une interpellation violente à l’aéroport de Charleroi. Des images, diffusées en août 2020, montrent une scène choquante : des policiers le maîtrisant violemment, l’un d’eux s’asseyant sur sa poitrine pendant 16 minutes, tandis qu’une policière effectue un salut nazi. Ces révélations ont provoqué un tollé international et alimenté les critiques sur les pratiques des forces de l’ordre en Belgique. (fr.wikipedia.org)

Une réaction indignée de la Slovaquie

Le ministre slovaque des Affaires étrangères, Juraj Blanár, n’a pas mâché ses mots. Qualifiant le non-lieu de “scandaleux”, il a déclaré :

“D’autant plus si cela est arrivé à une personne dans des circonstances qui n’ont pas encore été expliquées, alors qu’elle était entre les mains de policiers censés la protéger.”

Cette déclaration souligne l’incompréhension et la colère du gouvernement slovaque face à ce qu’il considère comme une injustice flagrante. (frrsi.stvr.sk)

La famille de la victime réclame justice

La veuve de Jozef Chovanec a également fait appel de la décision de non-lieu. Profondément déçue, elle poursuit sa quête de vérité et de justice :

“Nous n’abandonnerons pas. Jozef mérite que la lumière soit faite sur ce qui lui est arrivé,” a-t-elle affirmé. (rtbf.be)

Des experts dénoncent des manquements graves

Philippe Hensmans, directeur de la section belge d’Amnesty International, a comparé cette affaire à celle de Jonathan Jacob, mort dans des circonstances similaires en 2010. Pour lui, cette répétition des faits souligne une défaillance structurelle :

“Le cauchemar vécu par Jozef Chovanec à Charleroi nous rappelle douloureusement d’autres tragédies non élucidées.” (amnesty.be)

Un médecin ayant examiné le dossier a également exprimé sa stupeur face au non-lieu :

“Je n’ai jamais vu ça. Mon rapport est clair : l’immobilisation prolongée a causé l’étouffement fatal de M. Chovanec,” a-t-il déclaré. (7sur7.be)

Une affaire aux répercussions internationales

Ce dossier ne se limite plus aux frontières belges. La plainte slovaque devant la CEDH vise à mettre en lumière les défaillances présumées de la justice belge et à prévenir de futurs abus. La décision finale de la Cour européenne des droits de l’homme pourrait avoir un impact significatif sur la responsabilité des États en matière de violences policières.

L’affaire Chovanec devient ainsi un symbole de la lutte contre l’impunité et pose la question fondamentale : la justice belge saura-t-elle répondre aux attentes de vérité et de transparence ?

Imam chroniqueur Babacar DIOP

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