Le gouvernement va-t-il céder à la pression des riverains du parc de Ma Mbed Mbed en annulant le décret portant création de cette réserve naturelle ? « Je pense qu’il n’est pas indiqué aujourd’hui d’en arriver à l’annulation de ce décret », a répondu le ministre des Forêts et de la faune (Minfof) sur les antennes de la chaîne nationale
« L’importance de ce parc est indéniable. Il participe de l’engagement du gouvernement à lutter contre les effets des changements climatiques qui affecte durement cette zone », a fait savoir le ministre Jules Doret Ndongo sur les mêmes antennes.
Il explique que la création de ce parc national, qui longe le département du Mayo-Kani dans la région de l’Extrême-Nord, en janvier 2020, a été motivé par la volonté du gouvernement de contribuer à la régulation du climat et à la lutte contre la désertification.
Pour y arriver, l’idée du Minfof consiste à « préserver un échantillon représentatif des formations végétales des savanes sèches de cette partie du pays et la faune qu’elle abrite » a souligné Jules Doret Ndongo.
Ce n’est pas tout. Le membre du gouvernement soutient dans la presse, ces derniers jours, que le parc de Ma Mbed Mbed va aussi contribuer à diminuer les conflits homme-faune, surtout ceux entre les riverains du parc et les éléphants.
« Le déclassement de ce parc qui est un corridor naturel pour les éléphants en provenance de la réserve de Binder-Léré au Tchad voisin ne résoudra pas les conflits hommes-faune. Au contraire », a déclaré Jules Doret Ndongo, dans une interview qu’il a accordé au quotidien national Cameroon tribune le 20 février dernier.
Contrairement au membre du gouvernement, les populations qui demandent l’annulation du décret portant création de ce parc naturel pensent plutôt que ce corridor va multiplier les intrusions des éléphants dans leurs villages.
C’est certainement pour niveler toutes ces incompréhensions que le gouvernement a choisi de discuter avec les manifestants. « Toutes les parties prenantes doivent pouvoir se retrouver autour de la table afin de renforcer la communication », fait savoir Jules Doret Ndongo dans les colonnes de Cameroon tribune.
Il ne cache pas que l’intention du gouvernement est de maintenir le parc de Ma Mbed Mbed pour son importance, mais il est aussi question de rassurer les populations riveraines qui ont déjà manifesté plusieurs fois.
« Le gouvernement informé du cas a pris des initiatives visant l’apaisement de toutes les parties prenantes et à trouver une solution appropriée durable. Vous savez que concilier conservation et développement a toujours été le crédo du ministère des Forêts et de la faune. La protection des biens et des personnes se situent au centre de notre politique », a insisté Jules Doret Ndongo.
