Donald Trump : le Canada “51ᵉ État” américain, une bonne idée ?

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Donald Trump : le Canada "51ᵉ État" américain, une bonne idée ?

Donald Trump relance l’idée d’annexer le Canada comme 51ᵉ État des États-Unis. Une proposition qui, bien que surprenante, soulève des questions sur les avantages économiques potentiels et les ambitions géopolitiques américaines face à la Chine et la Russie.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé sa démission en début de semaine et Donald Trump a aussitôt redit qu’il ferait bien du Canada le 51ᵉ État de son pays. Une idée pas si bête que ça. C’est saugrenu, mais d’un point de vue économique, cela aurait du sens. Cela fait débat d’ailleurs au Canada qui souffre de l’inflation depuis quelque temps, c’est ce qui explique d’ailleurs en partie la démission de Justin Trudeau. 

Si on regarde l’économie des deux pays, il y a de grosses complémentarités. Le Canada dépend évidemment de la santé économique de son voisin. Il lui exporte 75% de sa production. Essentiellement de l’énergie, du pétrole, du gaz, du sable bitumeux pour le silicone des microprocesseurs. Ce sont des centaines de milliards de dollars d’échanges commerciaux. 

Le Canada vend des matières premières aux États-Unis et les États-Unis vendent des produits manufacturés, des voitures, des appareils ménagers, des services au Canada. Il y a d’ailleurs un accord commercial, largement piloté par Washington, on l’appelait l’ALENA, maintenant c’est l’ASEUM, c’est entre le Canada, le Mexique et les États-Unis.

Alors quand l’Amérique taxe les voitures chinoises à 100% par exemple, le Canada annonce la même mesure dans la foulée pour ne pas récupérer toute la production chinoise. Ça prouve que les deux économies sont liées et le dollar canadien est largement indexé sur le dollar américain qui est la monnaie de référence de la zone. 

Avec une économie qui repose sur des matières premières, les recettes commerciales du Canada dépendent des prix mondiaux, du gaz ou de l’électricité. C’est fluctuant, l’économie américaine apporterait donc un peu de stabilité. L’obsession de Donald Trump est de faire le poids face à deux concurrents gigantesques en superficie et en influence commerciale, c’est la Chine et la Russie. La Russie envahit l’Ukraine au nom de la grande Russie historique, les États-Unis revendiquent une culture proche de celle des Canadiens, un espace géographique commun. Donc dans un cas, c’est une conquête militaire. Dans l’autre, c’est une conquête économique. 

Donald Trump a déjà dit que l’Arctique serait son plus beau deal immobilier. L’Arctique, c’est la maîtrise des routes commerciales par le nord qui va se développer avec la fonte des glaces, on le sait. Le Canada ouvre ce continent. Trump vient d’envoyer son fils au Groenland pour dire qu’il veut le racheter au nez des Danois. Il y a des matières premières sous l’eau et c’est une autoroute maritime en devenir. Deux autres puissances sont aussi prêtes à conquérir l’Arctique, la Chine et la Russie.

Le Canada, au sein des États-Unis, ça offrirait une sorte de résidence les pieds dans l’eau en Arctique, mais c’est peu probable que cette annexion se fasse. “Jamais”, a déclaré Justin Trudeau. Il y a déjà eu des annexions dans l’histoire américaine, fin XIXe siècle, pour l’Alaska et Hawaï. Mais il s’agissait de territoires peu peuplés, à l’époque coloniale, là, on parle de la 9ᵉ économie mondiale. Membre du Commonwealth, le roi Charles III est le souverain du Canada. Mais ce nouveau coup de butoir assoit surtout l’influence, l’autorité, voire le protectorat de Trump sur toute la zone Amérique, avant même, je le rappelle quand même, qu’il ne soit à la Maison-Blanche.

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