La Fédération internationale de football association (FIFA) a annoncé dans une décision officielle publiée le 06 février 2025, la suspension des fédérations de football du Congo (Fécofoot) et du Pakistan (PFF). Une décision qui entraîne l’exclusion immédiate de leurs équipes nationales et clubs affiliés de toutes les compétitions internationales, y compris les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, co-organisées par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Le Congo sous le coup d’une ingérence politique
La sanction visant la Fédération congolaise de football découle d’une “ingérence illicite de tiers” dans ses affaires internes. Selon la FIFA, le gouvernement congolais aurait instauré un comité provisoire chargé de gérer la Fécofoot, en violation flagrante des statuts de l’instance mondiale qui exigent l’autonomie totale des fédérations membres.
Cette intervention gouvernementale, menée sous la direction du ministre des Sports Hugues Ngouélondélé, a conduit à une suspension immédiate avec des répercussions lourdes :
Exclusion des Diables Rouges : L’équipe nationale congolaise est écartée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.
Exclusion des clubs congolais engagés dans les compétitions africaines, comme la Ligue des champions de la CAF.
Cette suspension pourrait freiner le développement du football local et limiter les opportunités pour les joueurs et les entraîneurs pour lesquels l’avenir devient incertain.
En réponse, la Fécofoot a publié un communiqué appelant la FIFA à reconsidérer sa position et s’engage à collaborer avec les autorités pour rétablir l’ordre statutaire.
Le Pakistan : Une crise électorale prolongée
La Fédération pakistanaise de football, quant à elle, est sanctionnée pour non-respect des réformes électorales exigées par la FIFA et la Confédération asiatique de football (AFC).
Depuis plusieurs années, la PFF est minée par des conflits internes, marqués par des querelles de leadership et l’incapacité à organiser des élections conformes aux normes internationales.
La FIFA reproche aux dirigeants pakistanais d’avoir retardé l’adoption d’une nouvelle constitution garantissant des élections transparentes et démocratiques. Cette sanction est un nouveau coup dur pour un pays qui peine déjà à faire sa place sur la scène du football mondial.
“La suspension sera levée dès que la PFF adoptera des statuts conformes aux exigences internationales et qu’un processus électoral transparent sera mené à terme ” a fait savoir un porte-parole de l’instance foetiere du football mondial.
Des précédents inquiétants : un signal fort aux autres fédérations
Cette double sanction n’est pas un cas isolé. La FIFA a déjà pris des mesures similaires contre d’autres nations. La Russie, par exemple, demeure exclue des compétitions internationales depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Ces décisions reflètent la volonté ferme de la FIFA à préserver l’intégrité du football face aux interférences politiques et aux dysfonctionnements institutionnels.
Les observateurs y voient un avertissement clair devant toute tentative de manipulation politique ou de violation des règles de gouvernance au sein d’autres fédérations
Quelles conséquences pour la Coupe du Monde 2026 ?
Avec l’exclusion du Congo et du Pakistan, les places laissées vacantes dans le processus de qualification pourraient être redistribuées à d’autres nations. Pour l’Afrique, qui dispose de 9 à 10 billets pour la Coupe du Monde élargie à 48 équipes, cette décision pourrait renforcer les chances de pays émergents de se qualifier.
En attendant, les supporters congolais et pakistanais, privés de leurs équipes sur la scène internationale, espèrent un règlement rapide des crises institutionnelles pour retrouver la route des compétitions mondiales.
Un avenir suspendu à des réformes
La balle est désormais dans le camp des fédérations concernées. Pour lever la suspension, le Congo devra garantir l’indépendance totale de la Fécofoot, tandis que le Pakistan devra organiser des élections transparentes et conformes aux exigences de la FIFA.
En l’absence de progrès significatifs, ces deux nations risquent de rester en marge du football mondial, laissant planer une incertitude sur l’avenir de leurs talents et de leurs ambitions sportives.
Imam chroniqueur Babacar DIOP