
Lomé, 5 mars 2025 – À l’occasion de la Journée Internationale de la Femme 2025, le Togo met en lumière un enjeu de taille : l’accès aux documents d’identité, véritable clé d’ouverture pour l’intégration pleine et entière des femmes dans le tissu social et économique. En 2025, alors que le monde célèbre la place des femmes dans le développement, un aspect fondamental reste trop souvent négligé : l’accès à une pièce d’identité. Cette démarche administrative, essentielle pour bénéficier des droits civiques et sociaux, demeure un obstacle majeur pour de nombreuses femmes, en particulier en milieu rural. Le thème choisi pour cette année, « L’accès des femmes aux documents d’identité pour une participation au développement », reflète une volonté politique forte de briser ces chaînes invisibles qui limitent l’autonomisation des femmes togolaises.
Sous le patronage de la Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou, cette journée a été marquée par le lancement d’une initiative phare.
L’initiative vise à établir, à travers le pays, des actes de naissance et des pièces d’identité pour 1 000 femmes, une mesure qui va bien au-delà de l’accès à un simple document. Il s’agit de garantir une visibilité administrative à des milliers de femmes qui, sans ces pièces essentielles, demeuraient dans l’ombre du système social et économique.
La possibilité d’obtenir une pièce d’identité semble, pour beaucoup, une formalité administrative des plus banales. Cependant, pour un grand nombre de femmes, surtout en dehors des zones urbaines, ce processus est un véritable parcours du combattant. Sans documents officiels, ces femmes sont privées de leur droit à l’éducation, à l’accès aux soins de santé, à la protection juridique, et sont largement exclues du marché du travail. L’absence de papiers les rend invisibles aux yeux de l’administration et les prive de leur pleine citoyenneté.
Pour Prof. Zinsou-Klassou, cette situation ne peut plus perdurer : « Il est impensable de continuer à parler d’égalité des chances lorsque des milliers de femmes restent exclues de la société simplement parce qu’elles n’ont pas de papiers. Cette initiative vise à mettre un terme à cette injustice et à leur offrir les outils nécessaires pour s’engager activement dans le développement du pays. »
L’accès à une pièce d’identité ne se limite pas à une simple reconnaissance administrative. Il ouvre des portes essentielles pour l’autonomisation des femmes. Il leur permet de participer pleinement à la vie sociale, politique et économique. Pour Binta Sanneh, Représentante résidente du PNUD au Togo, ce projet dépasse la question de l’accès à un document. Il représente un levier crucial pour l’indépendance économique des femmes : « En possédant ces documents, les femmes pourront accéder à des opportunités d’emploi, ouvrir des comptes bancaires, bénéficier de services financiers et sociaux. Cela constitue une étape essentielle pour leur émancipation. »
Le renforcement de la participation des femmes à la vie publique, notamment leur inscription sur les listes électorales et leur présence accrue dans les instances de décision, est également au cœur de cette initiative. En permettant à ces femmes d’accéder à leurs droits fondamentaux, le Togo pose les bases d’une société plus égalitaire et inclusive.
Cette opération s’inscrit dans une dynamique mondiale en faveur de l’égalité des genres et des droits des femmes, et résonne pleinement avec le thème international de la JIF 2025 : « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Le Togo, par cette initiative, témoigne de son engagement à lever les barrières administratives, un pas décisif vers une meilleure inclusion des femmes dans le processus de développement durable.
Les activités marquant cette journée se poursuivront jusqu’au 25 mars 2025 et incluront des programmes de sensibilisation et des actions concrètes visant à renforcer les droits des femmes. En offrant à ces dernières la possibilité d’accéder à l’ensemble de leurs droits civiques et sociaux, le Togo envoie un message clair : aucune femme ne doit être laissée en marge du progrès et de l’édification d’une société plus juste et plus équitable.
Jean-Marc Ashraf EDRON
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