
Le paysage institutionnel du Togo connaît une transformation majeure avec l’installation officielle du Sénat, une avancée qui consacre l’entrée effective du pays dans la Ve République. Cette nouvelle chambre parlementaire, dont l’existence découle des réformes politiques entreprises ces dernières années, vise à renforcer l’équilibre des pouvoirs et à améliorer la représentativité des collectivités territoriales. Son rôle sera crucial dans l’élaboration des lois et le contrôle de l’action gouvernementale, aux côtés de l’Assemblée nationale.
L’installation du Sénat marque ainsi une étape décisive dans la mise en œuvre du bicamérisme, qui vise à enrichir le débat démocratique et à approfondir la gouvernance inclusive. Ce processus institutionnel, qui repose sur des bases légales solides, témoigne de la volonté des autorités de doter le pays d’un cadre législatif plus structuré, capable d’intégrer efficacement les réalités locales et nationales.

C’est dans cette dynamique que s’est tenue, ce jeudi 6 mars 2025, la toute première session du Sénat, suite à la nomination du tiers des sénateurs par le Président de la République, SEM Faure Essozimna Gnassingbé. Ce moment solennel marque le début des travaux de cette institution qui devra désormais jouer un rôle clé dans la consolidation des acquis démocratiques du Togo.
La cérémonie officielle s’est déroulée en présence de plusieurs hautes autorités du pays, dont la Première ministre, Mme Victoire Dogbé, le Président de l’Assemblée nationale, M. Sévon-Tépé Kodjo Adédzé, ainsi que des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des ambassadeurs accrédités au Togo.

L’hymne national, interprété avec l’accompagnement de la fanfare des Forces armées togolaises, a marqué l’ouverture solennelle de cette session inaugurale, rappelant la portée historique de l’événement.
Conformément aux textes en vigueur, c’est le doyen d’âge du Sénat, M. Dogo Koudjolou, qui a présidé cette première séance, assisté des deux plus jeunes sénateurs. Dans son allocution, il a insisté sur la responsabilité qui incombe à cette nouvelle institution et a invité ses membres à travailler avec engagement et patriotisme pour garantir son bon fonctionnement. Il a également placé les travaux du Sénat sous la bénédiction divine, appelant à la sagesse et à l’unité pour relever les défis qui attendent cette chambre haute du Parlement.

Intervenant à cette occasion, le Ministre chargé des institutions de la République, Me Pacôme Yawovi Adjourouvi, a rappelé l’importance de cette installation, qui symbolise l’entrée effective du Togo dans la Ve République. Il a souligné que la priorité immédiate des sénateurs sera d’élaborer, d’examiner et d’adopter le règlement intérieur du Sénat, document fondateur qui définira son fonctionnement et ses procédures internes.
Pour mener à bien cette mission, une commission spéciale a été mise en place afin de proposer un cadre réglementaire conforme aux exigences de cette nouvelle République. Ce n’est qu’après cette étape que les sénateurs procéderont à l’élection du présidium, instance dirigeante de la mandature.

L’installation du Sénat est une avancée significative dans la structuration des institutions togolaises. En intégrant le bicamérisme, le pays se dote d’un organe supplémentaire de réflexion et de contrôle, destiné à améliorer la qualité du travail législatif et à renforcer l’équilibre des pouvoirs. Cette nouvelle institution devra également jouer un rôle fondamental dans la prise en compte des préoccupations des collectivités locales, contribuant ainsi à une gouvernance plus participative et plus proche des citoyens.
Par ailleurs, la mise en place du Sénat pose les bases d’un dialogue institutionnel plus approfondi entre les différentes instances de l’État. La complémentarité entre l’Assemblée nationale et cette chambre haute permettra d’affiner les processus de décision et d’assurer une meilleure prise en compte des enjeux territoriaux et nationaux.
Cette session inaugurale du Sénat marque ainsi le début d’une nouvelle ère pour la gouvernance togolaise. Les orientations qui seront prises dans les prochains jours façonneront durablement le fonctionnement de cette institution et son rôle au sein du système politique du pays.
Avec cette avancée institutionnelle, le Togo renforce son engagement en faveur d’une gouvernance plus équilibrée et plus inclusive. Le succès du Sénat dépendra désormais de la capacité de ses membres à œuvrer avec rigueur et responsabilité pour traduire en actions concrètes les aspirations démocratiques du peuple togolais.
Jean-Marc Ashraf EDRON