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Robert Olympio rompt avec l’ANC : entre contestation et opportunisme ?

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Robert Olympio rompt avec l’ANC : entre contestation et opportunisme ?

Lundi 10 février 2025, Robert Olympio, ex-cadre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), était l’invité de Radio Victoire. L’ancien proche de Jean-Pierre Fabre a profité de cette tribune pour justifier sa participation aux élections sénatoriales du 15 février, malgré la position officielle de son parti qui prône le boycott. Il a également dénoncé ce qu’il considère comme une gestion trop centralisée des décisions au sein de l’ANC.

Ces déclarations, loin d’être anodines, posent une question essentielle : s’agit-il d’une prise de conscience politique ou d’une manœuvre opportuniste ?

Selon Robert Olympio, l’opposition togolaise doit tirer des leçons du passé et abandonner sa stratégie de boycott, qui s’est révélée inefficace. Il cite en exemple les législatives de 2018, où l’absence des partis d’opposition n’a fait que renforcer l’hégémonie du pouvoir en place.

“Nous devons cesser d’être spectateurs et entrer dans l’arène politique, car l’histoire nous a prouvé que le boycott ne nous sert pas”, a-t-il martelé.

Cette déclaration, qui pourrait sembler pragmatique, tranche pourtant avec la ligne adoptée par l’ANC, qui refuse de prendre part à des élections jugées verrouillées.

L’un des points les plus polémiques de son intervention concerne la gestion interne de l’ANC. Robert Olympio accuse son ancien mentor, Jean-Pierre Fabre, d’avoir pris seul la décision de boycotter les élections sénatoriales, sans consultation de la majorité des cadres du parti.”

C’est une décision solitaire qui pénalise nos militants”, a-t-il dénoncé, estimant que l’ANC aurait dû accepter de siéger pour mieux défendre ses idées.

Mais cette sortie médiatique suscite des interrogations. Certains observateurs estiment qu’au lieu d’assumer ouvertement sa rupture avec le parti, Robert Olympio aurait dû, en toute logique, démissionner avant d’annoncer sa candidature aux sénatoriales.

Cette dissidence de Robert Olympio rappelle un précédent historique : celui de son propre frère, Gilchrist Olympio, qui avait signé en 2010 un accord controversé avec le parti au pouvoir (RPT-UFC), tournant ainsi le dos à la ligne dure de l’opposition.

À l’époque, Robert Olympio était parmi les plus virulents critiques de cet accord, dénonçant une trahison politique. Aujourd’hui, en prenant une trajectoire similaire, il s’expose à la même accusation.”Il nous disait que Gilchrist était politiquement essoufflé, et maintenant, il fait exactement la même chose”, ironise un militant de l’ANC.Derrière ce coup d’éclat, une question demeure : que peut réellement espérer Robert Olympio en s’émancipant de l’ANC ? Peut-il peser seul dans le débat politique, alors qu’au sein du parti, il n’a pas su imposer sa vision ?

“Ensemble à l’ANC, ils n’ont pu rien faire. Seul, Robert Olympio peut changer quoi ?”, s’interroge un citoyen togolais.

D’autres estiment que son choix pourrait être dicté par des ambitions plus personnelles. “Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Robert Olympio a un agenda caché qu’il ne dit pas encore. Le temps nous donnera raison”, prédit un autre observateur.

En brisant les rangs de l’ANC, Robert Olympio prend un pari risqué. Reste à voir s’il sera perçu comme un visionnaire lucide ou comme un opportuniste cherchant à se repositionner dans le paysage politique togolais.

Jean-Marc Ashraf EDRON

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