Un espoir dรฉรงu ? En 2019, le Sรฉnรฉgal adoptait une loi historique pour criminaliser le viol et la pรฉdophilie, avec des peines allant jusquโร la perpรฉtuitรฉ. Promulguรฉe en janvier 2020 par Macky Sall, cette loi รฉtait perรงue comme un tournant pour protรฉger les femmes et les enfants contre les violences sexuelles. Mais quatre ans plus tard, le bilan reste sombre : les actes de violences sexuelles persistent et les rรฉsultats attendus tardent ร se manifester.

Une rรฉalitรฉ alarmante :
Des statistiques publiรฉes en novembre 2024 par lโAgence nationale de la statistique et de la dรฉmographie, en collaboration avec ONU-Femmes, rรฉvรจlent que 17,3 % des femmes sรฉnรฉgalaises de 15 ans et plus ont รฉtรฉ victimes de violences sexuelles hors union. Ces chiffres choquants traduisent une problรฉmatique ancrรฉe dans la sociรฉtรฉ, malgrรฉ lโexistence de cette loi.
Des limites structurelles :
Selon Fatou Tourรฉ Thiam du rรฉseau Siggil Jiggeen, la loi souffre dโun manque de vulgarisation et dโappropriation par les communautรฉs. De plus, des experts comme Makha Barry, du Centre de formation judiciaire, pointent les faiblesses dans les enquรชtes, rendant difficile lโรฉtablissement des faits.
Les obstacles ร lโapplication :
Consentement difficile ร รฉtablir dans de nombreux cas.
Manque de protocoles adaptรฉs pour lโaccueil des victimes.
Formation insuffisante des enquรชteurs, freinant les poursuites.
Et maintenant ?
Pour que cette loi remplisse sa mission, il est urgent de renforcer les outils judiciaires, sensibiliser davantage les populations, et surtout, garantir un meilleur accompagnement des victimes. Chaque jour qui passe sans action concrรจte laisse des femmes et des enfants exposรฉs ร des drames รฉvitables.