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Sénégal – Farba Ngom sous mandat de dépôt : une affaire qui secoue la République et interpelle les consciences”

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Sénégal - Farba Ngom sous mandat de dépôt : une affaire qui secoue la République et interpelle les consciences"

Le 27 février 2025, Mouhamadou Ngom, plus connu sous le nom de Farba Ngom, a été placé sous mandat de dépôt par le président du collège des juges d’instruction financiers du premier cabinet du Pool judiciaire financier (Pjf). Député et figure influente de l’Alliance pour la République (APR), il fait face à des accusations de détournement de deniers publics d’un montant estimé à 31 milliards de FCFA, de blanchiment de capitaux et d’association de malfaiteurs.

Cette décision découle d’une enquête approfondie menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), révélant des transactions suspectes liées au blanchiment de capitaux d’une valeur de 125 milliards de FCFA. Ce scandale relance le débat sur la gestion des fonds publics et met en lumière les défaillances des mécanismes de contrôle au sein de l’administration sénégalaise.

Réactions judiciaires et politiques : la bataille des discours

Dans les milieux juridiques, cette affaire est perçue comme une étape décisive dans la lutte contre l’impunité. Me Oumar Lamine Diop, avocat spécialisé en droit financier, déclare :

“Ce type d’affaire nous rappelle que la transparence n’est pas un luxe mais un impératif démocratique. Il est crucial que la justice soit indépendante pour restaurer la confiance des citoyens.”

Un avis partagé par le professeur Mamadou Doudou Diop, spécialiste en droit pénal, qui insiste sur l’importance de l’égalité devant la loi :

“La loi ne doit épargner personne. Lutter contre la corruption, c’est aussi garantir que ceux qui occupent des postes de pouvoir ne soient pas au-dessus de la justice.”

Pourtant, certains proches de Farba Ngom dénoncent un acharnement politique. Me Oumar Youm, avocat et ancien ministre, affirme :

“Ce que subit Farba Ngom est une tentative d’asphyxie politique. Il n’a jamais géré de fonds publics directement. Son seul ‘délit’ serait d’avoir remporté les bureaux de vote dans le Fouta.”

Voix religieuses : entre soutien et appel à l’équité

Au-delà du cercle politique, les leaders religieux du Fouta ont également réagi, exprimant leur soutien à Farba Ngom à travers des prières collectives et des appels à sa libération. Lors d’un rassemblement, un marabout influent a déclaré :

“La justice humaine a ses limites, mais nous invoquons la justice divine pour que la vérité éclate.”

Toutefois, certains observateurs critiquent cette mobilisation religieuse. Cheikh Oumar Sarr, spécialiste en sociologie politique, met en garde contre les dérives possibles :

“L’ingérence du religieux dans des affaires judiciaires risque de brouiller les lignes entre spiritualité et responsabilité publique. Il est essentiel de préserver l’indépendance de la justice.”

Une affaire symptomatique d’une crise de gouvernance

Pour Dr. Moustapha Diop, économiste et chercheur en gouvernance économique, cette affaire illustre un problème structurel plus large :

“Le blanchiment de capitaux est une menace silencieuse pour l’économie nationale. De telles pratiques sapent la crédibilité de nos institutions financières et compromettent nos relations avec les partenaires internationaux.”

Face à l’ampleur de l’affaire, la société civile exige des mesures fortes. Aissatou Ndiaye, présidente d’une organisation de lutte contre la corruption, souligne :

“Ce dossier est un test pour notre démocratie. Si les accusations sont fondées, il faut des sanctions exemplaires pour décourager toute tentation future de détournement.”

Vers un tournant judiciaire et politique ?

L’affaire Farba Ngom dépasse désormais la seule personne du député. Elle soulève des interrogations profondes sur la gestion des ressources publiques et sur la capacité de l’État à garantir une justice impartiale.

Alors que l’instruction suit son cours, une question demeure : ce scandale marquera-t-il enfin un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité au Sénégal, ou se diluera-t-il dans les méandres de la politique ?

L’opinion publique, elle, reste suspendue aux conclusions de l’enquête, espérant que la lumière soit faite et que la vérité, quelle qu’elle soit, prévale.

Imam chroniqueur Babacar DIOP

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