
Le mouvement citoyen sénégalais Y’en a Marre a un nouveau coordonnateur. Lors d’une assemblée générale de trois jours tenue à Dakar, Oumar Cyrille Touré, plus connu sous le pseudonyme de Thiat, a été élu pour succéder à Aliou Sané. Ce dernier, après avoir dirigé le mouvement pendant plusieurs années, laisse la place à Thiat pour un mandat de trois ans.
Cette transition intervient dans un contexte marqué par une mobilisation citoyenne de plus en plus forte, en réponse aux défis politiques et sociaux qui traversent le pays. Thiat, l’un des fondateurs du mouvement, a promis de continuer à défendre les principes de justice sociale, de démocratie et de lutte contre l’impunité.
Pourquoi ce changement de leadership ?
Le choix de Thiat, figure emblématique du mouvement Y’en a Marre, s’inscrit dans une volonté de renforcer l’action militante et de réaffirmer l’indépendance du mouvement face aux pressions politiques. L’assemblée générale a été l’occasion de revenir sur les grandes lignes de la vision de Y’en a Marre, à savoir la participation active des citoyens dans les processus démocratiques et la lutte contre la corruption et l’oppression.
“Nous allons poursuivre le travail commencé en 2011. Notre objectif est de faire entendre la voix des citoyens, en particulier des jeunes, et de lutter contre les dérives de notre système politique”, a déclaré Thiat à l’issue de son élection.
Des actions concrètes sur le terrain
Sous la direction de Thiat, Y’en a Marre entend intensifier ses actions sur le terrain. Le mouvement a récemment lancé une campagne à Thiès, une grande ville du pays, pour inciter les jeunes à retirer leurs cartes d’électeur. Selon des données récentes, plus de 7 millions de Sénégalais sont inscrits sur les listes électorales, mais seulement 3,2 millions votent régulièrement. Cette campagne vise donc à sensibiliser et encourager la participation active des jeunes dans les processus électoraux.
En outre, Thiat a évoqué une série d’initiatives de plaidoyer sur des questions cruciales telles que l’accès à l’éducation, à la santé, ainsi que la lutte contre les inégalités sociales et économiques.
La position de Y’en a Marre sur les questions politiques
Dans un contexte politique tendu, marqué par des restrictions de libertés et des manifestations interdites, Y’en a Marre a pris une position ferme contre ce qu’il considère comme une répression des droits fondamentaux. Le mouvement a notamment dénoncé l’utilisation de l’Arrêté Ousmane Ngom, qui permet au gouvernement de restreindre les rassemblements publics, et a appelé à une réforme législative pour garantir la liberté de manifester.
“Nous demandons au gouvernement de respecter la Constitution et de garantir le droit à la liberté d’expression. La répression de ceux qui s’opposent au pouvoir n’est pas acceptable”, a souligné Thiat.
Un engagement pour une meilleure gouvernance
En tant que nouveau coordonnateur de Y’en a Marre, Thiat s’est également exprimé sur le plan d’action économique du gouvernement sénégalais, qui a récemment été dévoilé. Bien qu’il ait salué les ambitions de ce projet de développement, Thiat a insisté sur la nécessité de garantir une gestion transparente des fonds publics et d’assurer la participation de la société civile dans les décisions politiques majeures.
“Nous soutenons tout projet qui vise à améliorer la vie des Sénégalais, mais il est essentiel que ces projets soient mis en œuvre de manière transparente, avec la participation active de la société civile pour garantir leur efficacité”, a-t-il déclaré.
Quel avenir pour Y’en a Marre ?
Le retour de Thiat à la tête du mouvement Y’en a Marre marque un tournant dans la lutte pour la démocratie et la justice sociale au Sénégal. L’objectif de Y’en a Marre est de redynamiser la mobilisation citoyenne, notamment à travers des actions concrètes et des campagnes de sensibilisation. Le mouvement prévoit également de développer des actions en faveur de la jeunesse et de l’éducation, deux secteurs jugés essentiels pour le développement durable du pays.
“L’avenir du Sénégal dépend de l’implication de chaque citoyen. Nous devons continuer à nous battre pour un avenir meilleur, où la justice et la démocratie régneront”, a conclu Thiat, appelant à un large soutien populaire pour les initiatives à venir.
En somme, avec Thiat à sa tête, Y’en a Marre semble prêt à relever les défis du moment et à jouer un rôle central dans l’édification d’une société sénégalaise plus juste et plus démocratique.
Iman chroniqueur Babacar DIOP