
Dans un contexte où l’Afrique détient une part considérable des ressources naturelles mondiales, les industries extractives, telles que l’exploitation minière, le pétrole et le gaz, occupent une place centrale dans l’économie du continent.
Cependant, ces secteurs soulèvent des préoccupations croissantes en raison de leurs impacts environnementaux souvent néfastes et difficilement réversibles. Face à ces enjeux, un Forum Africain de l’Environnement dans les Industries Extractives (FAFEIX) s’est tenu du 18 au 20 février 2025 à Yamoussoukro, sous le thème :
« Réhabilitation des Sites Miniers Dégradés en Afrique : Défis et Opportunités ». Organisé par l’ONG Agir pour l’Environnement dans les Industries Extractives et présidé par le Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, ce forum a constitué une plateforme cruciale pour engager un dialogue constructif sur la durabilité, la responsabilité et les pratiques de gestion environnementale dans ce secteur.
L’événement a réuni divers acteurs gouvernementaux et privés, incluant des délégations venues du Niger, du Mali, du Burkina Faso, de la République Centrafricaine, de la Guinée Conakry, du Togo, du Bénin, du Canada et de la France.
Des experts miniers, des spécialistes de l’environnement, des entreprises du secteur ainsi que des organisations non gouvernementales ont pris part aux échanges.
Ce forum a permis de mettre en lumière les défis et les opportunités inhérents à l’industrie extractive, tout en offrant des formations de haut niveau aux acteurs des grandes mines et des EMAPES (Entreprises Minières et Artisanales du Secteur Extractif), grâce à l’expertise d’intervenants venus de France, du Mali et du Burkina Faso.
Le programme a été marqué par deux conférences, cinq panels et une table ronde dînatoire, offrant aux participants l’occasion d’approfondir les problématiques liées à la gestion environnementale des industries extractives.
Dans son allocution, Bohoussou Kouakou Raymond, Président de l’ONG Agir pour l’Environnement dans les Industries Extractives et Commissaire Général du FAFEIX, a exprimé sa satisfaction de voir réunis des représentants des gouvernements, des entreprises, des acteurs de la société civile, des experts en environnement et des partenaires techniques et financiers.
« En tant que Commissaire Général de ce forum et Président de l’ONG Agir pour l’Environnement dans les Industries Extractives, je suis profondément ému de constater que des représentants des gouvernements, des entreprises, des acteurs de la société civile, des experts en environnement et des partenaires techniques et financiers sont réunis ici.
Nous partageons tous une même vision : celle d’une industrie extractive responsable, durable et inclusive, en parfaite harmonie avec les aspirations de nos populations et la préservation de notre planète », a-t-il déclaré Il a ensuite insisté sur les objectifs fondamentaux du FAFEIX.
« À travers ce forum, nous ambitionnons plusieurs résultats concrets. Tout d’abord, le renforcement des capacités des parties prenantes locales et régionales pour une gestion durable des ressources naturelles.
Ensuite, l’élaboration de solutions concrètes pour la réhabilitation et la revalorisation des sites miniers dégradés, ainsi que la gestion des impacts environnementaux des industries extractives.
Nous cherchons également à renforcer le cadre juridique et institutionnel afin de garantir une régulation plus rigoureuse des activités extractives, en accord avec les principes du développement durable. Nous encourageons par ailleurs l’innovation dans la gestion des impacts environnementaux, notamment par l’adoption de technologies plus propres et de méthodes d’extraction respectueuses de l’environnement.
Enfin, la création de partenariats stratégiques entre gouvernements, entreprises, ONG et communautés locales s’avère indispensable pour œuvrer collectivement à la réalisation des objectifs de durabilité.
En outre, nous proposerons des pistes et stratégies pour mobiliser des financements nécessaires à la réhabilitation et à la revalorisation des sites dégradés », a-t-il fait savoir Ces objectifs, à la fois ambitieux et réalisables, constituent les bases d’un secteur extractif qui, tout en préservant les écosystèmes, contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations africaines. Avant de conclure son discours, Bohoussou Kouakou Raymond a rappelé l’urgence de l’action
« Chers participants, comme le disait Antoine de Saint-Exupéry et a repris le président Barack Obama : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Il est grand temps d’agir. Messieurs les ministres et représentants, mesdames et messieurs, l’urgence d’agir ensemble n’a jamais été aussi pressante.
Les défis environnementaux ne connaissent pas de frontières et, si l’exploitation minière n’est pas maîtrisée, ses impacts peuvent être irréversibles. Les sites miniers dégradés sont une réalité à laquelle nous devons faire face. Il est impératif de restaurer et de revaloriser ces terres et de réhabiliter les écosystèmes détruits.
C’est pourquoi ce forum est essentiel. Il nous offre l’opportunité de nous unir, de trouver des solutions partagées et de mobiliser des ressources humaines et financières pour mettre en œuvre des actions concrètes et efficaces.
Je vous appelle à la collaboration, à l’innovation et, surtout, à un engagement réel. Ensemble, nous pouvons transformer ces défis en opportunités et faire de l’Afrique un modèle mondial de durabilité et de respect des ressources naturelles », a-t-il insisté Pour le Groupement des Artisans Miniers de Côte d’Ivoire (GRAM CI), ce forum marque un tournant décisif dans la quête d’un équilibre entre exploitation des ressources et préservation de l’environnement.
Eugène Manlan, Vice-Président du GRAM CI et parrain du FAFEIX. « Un développement économique respectueux de l’environnement est non seulement réalisable, mais également nécessaire pour garantir un avenir plus vert et plus équitable pour l’Afrique et ses générations futures », a-t-il souligné
De son côté, Parfait Kouakou, Directeur de Cabinet et représentant du Ministre de l’Environnement, a salué l’organisation du forum et exhorté tous les acteurs à agir sans délai. Il a rappelé une célèbre citation d’Albert Einstein.
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire »
Le forum s’est conclu par une visite des stands et une table ronde dînatoire à la salle des 04 Masques de l’hôtel Président, autour du thème : « Quelles stratégies de mobilisation des ressources pour la réhabilitation des sites miniers dégradés ? ».
Des institutions telles que la Banque Mondiale, le PNUD et le FEM ont également pris part à cette activité prestigieuse, marquant ainsi leur engagement en faveur d’une exploitation plus responsable et durable des ressources naturelles en Afrique.
Josué Koffi