
“Dis : ‘Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?’ Seuls les doués d’intelligence réfléchissent.”
— (Coran, Sourate Az-Zumar, 39:9)
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre de l’Éducation, Mesdames et Messieurs les décideurs,
Aujourd’hui, je prends la parole au nom de ces milliers de professeurs contractuels qui, chaque jour, bâtissent l’avenir de notre nation dans l’ombre et l’oubli. Ils sont les artisans du savoir, les piliers de notre système éducatif, les éclaireurs des générations futures. Pourtant, leur situation est indigne d’un pays qui aspire à l’émergence.
Comment un État peut-il prétendre au progrès tout en reléguant ses enseignants à la précarité ? Comment justifier que ceux qui instruisent nos enfants soient eux-mêmes privés de stabilité, de salaires décents, de protection sociale et de reconnaissance ?
Le Prophète Muhammad (PSL) nous enseigne :
“Les savants sont les héritiers des prophètes. Certes, les prophètes n’ont légué ni dinar ni dirham, mais ils ont légué le savoir. Celui qui le prend a pris une part abondante.”
— (Hadith rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi et Ibn Majah, authentifié par Al-Albani)
Si l’éducation est un héritage prophétique, alors les enseignants en sont les dépositaires. Or, que vaut un héritage si ceux qui le portent sont réduits à l’incertitude et à l’indigence ?
Un appel à la justice sociale
Les professeurs contractuels ne demandent pas des privilèges, mais le respect de leur dignité. Ils réclament :
✅ La titularisation : Un enseignant doit pouvoir exercer son métier avec la stabilité nécessaire pour se consacrer pleinement à sa mission.
✅ Une rémunération juste et ponctuelle : Un enseignant sous-payé et payé en retard est un enseignant fragilisé.
✅ L’égalité des droits : Accès aux soins, à la retraite, et aux mêmes avantages que leurs collègues titulaires.
✅ Des conditions de travail humaines : Des classes non surchargées, des écoles équipées, des logements décents pour ceux qui enseignent dans des zones rurales reculées.
L’éducation, pilier du développement
Cheikh El-Hadj Malick Sy disait :
“L’éducation est la lumière des peuples. Qui néglige ses enseignants éteint la flamme de son avenir.”
— (Extrait de ses enseignements sur la transmission du savoir dans la Tijaniyya)
Comment le Sénégal peut-il aspirer à un avenir radieux si la lumière de l’éducation vacille faute d’un soutien réel à ceux qui la portent ?
Serigne Babacar Sy affirmait :
“Le savoir est un pouvoir sacré. Celui qui le dispense avec sincérité mérite les honneurs de la nation.”
— (Discours sur la valeur de l’enseignement et le rôle du maître dans la société)
Et pourtant, combien de professeurs contractuels doivent jongler entre plusieurs emplois pour survivre, réduisant ainsi leur temps et leur énergie consacrés à l’enseignement ?
Cheikh Anta Diop, grand intellectuel sénégalais, rappelait :
“Un peuple sans éducation est un peuple sans avenir.”
— (Réflexions sur l’éducation et le développement, Extraits de “Nations nègres et culture”)
Si nous voulons un Sénégal fort, un Sénégal compétitif, un Sénégal éclairé, alors nous devons, en toute urgence, revaloriser la place de nos enseignants.
Un devoir moral et une urgence nationale
Le Prophète Muhammad (PSL) nous met en garde :
“Celui à qui Allah confie une responsabilité sur les gens et qui ne veille pas sur eux avec sérieux, Allah ne prendra pas soin de lui au Jour du Jugement.”
— (Hadith rapporté par Al-Bukhari et Muslim, Sahih Al-Bukhari, 893 ; Sahih Muslim, 1828)
Les professeurs contractuels font partie de ceux sur qui vous avez autorité. Ne les abandonnez pas.
Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh disait :
“Un enseignant qui vit dans la précarité ne peut pas transmettre la sérénité à ses élèves.”
— (Discours sur la responsabilité éducative, 1989)
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, vous avez entre vos mains une responsabilité historique. L’Histoire retiendra si vous avez été ceux qui ont rehaussé l’enseignant à sa juste valeur ou ceux qui l’ont laissé s’éteindre dans l’oubli.
Conclusion : Un Sénégal fort, une éducation forte
L’éducation est l’épine dorsale de toute nation prospère. Un enseignant respecté, protégé et valorisé, c’est une jeunesse mieux formée, un pays plus compétitif et une société plus juste.
Nous refusons de voir ces éducateurs réduits à la misère. Nous refusons de les voir relégués à une simple ligne budgétaire.
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, membres du gouvernement, écoutez cet appel !
Agissez maintenant !
“Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir.”
— (Coran, Sourate Al-Mujadila, 58:11)
Sénégal, honore tes enseignants, et ils élèveront ta nation.
Imam chroniqueur
2 commentaires
Absolument. L’école sénégalaise est malade de ces discrimination portant sur les professeurs contractuels et les décisionnaires. Vivement extinction de ces corps
Merci