65 Nations s’unissent à Hanoï pour signer la première Convention mondiale contre la cybercriminalité

Un tournant historique vient d’être franchi dans la lutte contre les crimes numériques. Soixante-cinq pays à travers le monde ont signé ce samedi à Hanoï, au Vietnam, la première Convention des Nations Unies sur la cybercriminalité, un traité international inédit destiné à renforcer la prévention, la coopération et la répression de ce fléau planétaire.
Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2024, cette convention entrera en vigueur 90 jours après sa ratification par le 40ᵉ État signataire.
À lire aussi : Dette française : la Banque de France met en garde contre une « asphyxie budgétaire » progressive
« La Convention des Nations Unies sur la cybercriminalité est un instrument puissant et juridiquement contraignant qui renforce nos défenses collectives », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de la cérémonie de signature.
Pour M. Guterres, cet accord démontre la force du multilatéralisme et l’engagement des nations à ne laisser aucun pays sans défense face à la criminalité numérique.
Un cadre mondial inédit pour lutter contre les crimes numériques
La convention vise à répondre à la montée exponentielle de la cybercriminalité, notamment l’utilisation abusive des technologies de l’information à des fins criminelles : terrorisme, traite des êtres humains, escroqueries financières, trafic de drogue et exploitation d’enfants en ligne.
Elle instaure le premier cadre global pour la collecte et le partage de preuves électroniques applicables à toutes les infractions graves — une première, selon l’ONU, car aucune norme internationale commune n’existait jusqu’à présent.
« Elle vise à rendre la prévention et la lutte plus efficaces en renforçant la coopération internationale, l’assistance technique et les capacités des pays en développement », précise un communiqué onusien.
Un traité aux dispositions pionnières
À lire aussi : Quand la nuit révèle le diabète (3ᵉ partie)
Ce texte constitue également le premier instrument juridique international à criminaliser explicitement :
les crimes cyberdépendants ;
la fraude en ligne ;
la pédopornographie numérique ;
la sollicitation d’enfants sur Internet ;
et la diffusion non consensuelle d’images intimes, désormais reconnue comme infraction pénale.
La convention prévoit en outre la création d’un réseau mondial d’urgence, disponible 24h/24 et 7j/7, destiné à faciliter la coopération rapide entre États.
« La cybercriminalité change le visage du crime organisé tel que nous le connaissions. Cette convention fournit aux États un outil essentiel pour agir ensemble », a souligné Ghada Waly, Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Mme Waly a également salué le rôle du Vietnam dans l’organisation de la cérémonie et l’importance de la coopération multilatérale après cinq années de négociations.
« Nous devons veiller à ce que la Convention entre rapidement en vigueur afin de garantir un monde numérique plus sûr pour tous », a-t-elle ajouté.
Un espoir pour un espace numérique plus sûr
À lire aussi : Kyste synovial du poignet : causes, symptômes, douleurs et traitements efficaces
Pour les Nations Unies, ce traité marque une étape déterminante dans la construction d’un espace numérique mondial plus éthique, plus sécurisé et plus équitable. Il représente une avancée historique dans la protection des États, des institutions et des citoyens contre les cybermenaces en constante évolution.
Imam chroniqueur
Babacar Diop













