— Dans la commune d’Amou 2, une initiative pilote prometteuse vient de s’achever avec succès. Du 30 juin au 5 juillet, douze animateurs communautaires et deux agents municipaux ont été formés à l’approche « Développement Conduit par les Communautés (DCC) » à Atakpamé, dans le cadre d’un projet conjoint entre le Gouvernorat de la région des Plateaux, la mairie d’Amou 2 et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Cette formation s’inscrit dans la Phase 2 du Programme d’Appui à la Prévention des Conflits et de l’Extrémisme Violent (PEV 2), financée par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF). Elle a pour ambition de renforcer la résilience locale, l’inclusion sociale, et la gouvernance participative, dans une région marquée par divers défis socioéconomiques et sécuritaires.Une méthode qui place les populations au cœur des décisions.
Le principe du DCC repose sur un fondement simple mais puissant : impliquer directement les populations locales dans la définition de leurs priorités de développement.
Pendant la formation, les participants ont été outillés sur des méthodes concrètes comme la cartographie participative, l’analyse communautaire des problèmes, la priorisation des besoins, et le suivi-évaluation citoyen.« Avant cette formation, je ne comprenais pas toujours comment une communauté pouvait être vraiment impliquée dans un projet de développement. Mais avec les outils que nous avons appris, comme le diagnostic participatif, je vois clairement comment guider les villageois à exprimer leurs besoins. »Des exercices pratiques ont été menés dans le village pilote de Kpalongo, où les participants ont pu appliquer les outils appris en salle.”Sur le terrain à Kpalongo, j’ai été impressionné par la manière dont les habitants ont participé. Ils se sont sentis concernés. Pour moi, c’est la preuve que cette approche peut vraiment changer les choses, si on l’applique avec respect et patience”, a indiqué M. Yéname Gounsougue, formateur DCC.
Les 12 animateurs seront prochainement déployés dans les villages de la commune pour faciliter l’élaboration participative des Plans d’Action Villageois (PAV). Ces plans deviendront des feuilles de route élaborées avec les communautés elles-mêmes, en tenant compte de leurs réalités locales.M. Yéname Gounsougue, formateur DCC a indiqué que cette équipe d’animateurs formée est motivée et à l’écoute. C’est un bon signal. Ce que nous avons fait à Kpalongo a montré que les connaissances ont été bien intégrées.
Les animateurs ont su adapter le langage, reformuler les concepts, et obtenir une participation spontanée. C’est très encourageant pour la suite. »À Kpalongo, la séance pratique a suscité un grand intérêt.
Les habitants, souvent mis à l’écart dans les décisions locales, ont exprimé leur satisfaction de voir leurs voix enfin prises en compte.« Pour une fois, ce ne sont pas des gens venus nous dire ce qu’il faut faire. Ce sont eux qui ont posé des questions et nous ont demandé ce qui est important pour nous. J’ai parlé de l’eau et des difficultés des femmes, et ils ont pris des notes. », a relevé Akouélé Agossou, habitante de Kpalongo.« J’espère que ce que nous avons commencé ici va continuer. Nous avons besoin de cette méthode pour bâtir la paix et faire avancer nos projets. », a laissé entendre le président du CVD.La cérémonie d’ouverture a rassemblé les représentants du Gouvernorat, de l’OIM, de la commune Amou 2, des services techniques et de la société civile. Tous ont salué cette initiative comme une étape importante vers une gouvernance de proximité et une paix durable dans la région.> « Un développement véritablement durable ne peut se construire que s’il est inclusif et porté par les communautés elles-mêmes », a déclaré Ankou Yawavi Mawuse, représentante du Chef de Bureau de l’OIM au Togo.
Le succès de cette première expérience à Amou 2 pourrait inspirer d’autres communes du Togo. À travers le Développement Conduit par les Communautés, les autorités locales et les populations construisent ensemble une nouvelle manière de penser et de piloter le développement : plus participative, plus humaine, et plus ancrée dans la réalité du terrain.Jean-Marc Ashraf EDRON