Burkina Faso : Ouagadougou rejette la proposition américaine d’accueillir des migrants expulsés

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Burkina Faso : Ouagadougou rejette la proposition américaine d’accueillir des migrants expulsés

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Le Burkina Faso a fermement décliné une proposition des États-Unis visant à accueillir sur son sol des migrants expulsés du territoire américain. L’annonce a été faite par le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, qui a dénoncé une offre « indécente » et contraire « aux valeurs de dignité et de souveraineté nationale » défendues par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’État.

Selon le chef de la diplomatie burkinabè, Washington aurait suggéré que Ouagadougou reçoive non seulement ses propres ressortissants expulsés, mais également des migrants d’autres nationalités refoulés des États-Unis.
Cette proposition, perçue comme une tentative d’externalisation de la politique migratoire américaine, a été rejetée sans ambiguïté par les autorités burkinabè.

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Tensions diplomatiques avec Washington

Cette décision intervient dans un contexte de relations tendues entre les deux pays. L’ambassade des États-Unis à Ouagadougou a récemment suspendu la majorité de ses services de visa, sans fournir de justification officielle. Pour plusieurs observateurs, ce gel pourrait être une conséquence directe de la fermeté affichée par le régime de transition burkinabè face aux pressions extérieures.

Depuis juillet, plus de quarante personnes expulsées des États-Unis ont été redirigées vers différents pays africains. Selon Human Rights Watch, Washington aurait conclu des accords discrets avec au moins cinq États du continent — dont le Rwanda, le Ghana, l’Eswatini et le Soudan du Sud — moyennant des incitations financières destinées à faciliter l’accueil de ces migrants.

Dignité nationale et souveraineté en ligne de mire

Pour Ouagadougou, cette politique heurte de plein fouet sa vision d’un partenariat international basé sur le respect mutuel. « Nous ne saurions servir de déversoir à des politiques d’immigration injustes », a déclaré un proche du gouvernement, rappelant que le Burkina Faso traverse déjà une situation humanitaire délicate en raison du déplacement de milliers de ses propres citoyens fuyant le terrorisme.

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Le refus du Burkina Faso, salué par une partie de l’opinion publique nationale, s’inscrit ainsi dans la ligne d’un discours de souveraineté et d’affirmation politique que le capitaine Ibrahim Traoré défend depuis son accession au pouvoir en 2022.

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