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Après les sorties tonitruantes de certains dignitaires de l’Eglise catholique en faveur du départ de Paul Biya à la tête du Cameroun, le politologue Moussa Njoya a invité les leaders musulmans à s’exprimer à leur tour “ et à ” ne plus se taire”.
Dans une sortie comme il en a l’art , le politologue de confession musulmane n’est pas allé par quatre chemins pour critiquer les imams et les « experts » en Islam au Cameroun.
Il leur a reproché de se retrancher derrière des enseignements religieux afin d’éviter de se positionner sur les questions politiques et sociales. Selon lui, cette attitude traduit une forme de lâcheté et de compromission s’est-il offusqué.
Après la prise de position de certains évêques sur la mauvaise gouvernance et la candidature de Paul Biya pour 2025, les Imams du Cameroun doivent également se prononcer argue Moussa Njoya. Il ne s’agit pas de se contenter des subventions du Minat, mais d’adopter une posture claire a -t-il précisé.
« L’Eglise catholique a déjà essayé sa part, et on a vu. Maintenant, j’attends aussi pour les Imams et experts en Islam du Cameroun. Ou bien l’essentiel, ce sont les perdiems du Minatd ? » s’est-il interrogé taclant le silence des leaders musulmans.
Dans d’autres pays comme le Sénégal, le Mali, ou encore l’Égypte, les leaders religieux n’hésitent pas à critiquer leurs gouvernements fait-il savoir.
« Les Imams camerounais seraient-ils plus érudits que ceux de Turquie ou d’Arabie Saoudite, qui interviennent dans le débat public ? » a -t-il demandé concluant son propos.
Alors que les évêques camerounais se réunissent à Buea cette semaine pour leur 48e séminaire synodal, il estime que ces derniers aborderont sans détour les enjeux politiques et les conditions de vie des populations. Un activisme qui selon lui, contraste avec l’attitude des Imams, qu’il accuse de privilégier les avantages financiers aux prises de position courageuses.
Ne soyez pas surpris de voir surgir, dès ce vendredi, des motions de soutien de la part des Imams, pendant que l’Église catholique, qui reçoit pourtant bien plus de subventions, fait sa part en dénonçant les maux de la société », conclut-il avec amertume.