Le siège régional du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition camerounais, situé dans le quartier Elig-Edzoa à Yaoundé, a subi des dommages importants lors d’une opération menée par les autorités locales dans la nuit du 17 au 18 juin 2025. Selon les responsables du parti, cette intervention aurait entraîné la destruction partielle des locaux.

D’après le SDF, l’opération a été conduite par des agents de la mairie de Yaoundé, en collaboration avec des forces de sécurité, dans le cadre d’une action de démolition. Le motif officiel invoqué par les autorités serait la présumée occupation illégale des lieux ou un défaut de conformité aux normes d’urbanisme.
Le parti conteste ces allégations et dénonce une décision prise sans consultation préalable. Les responsables locaux du SDF qualifient cette intervention d’« arbitraire » et réclament des explications formelles de la part des autorités municipales.
Dans un communiqué publié le 19 juin, le SDF exprime son « profond regret » face à cet acte qui, selon lui, porte atteinte à la liberté d’expression et au droit de l’opposition à disposer d’espaces pour ses activités politiques et organisationnelles. Le parti souligne qu’il s’agit d’un siège utilisé de longue date pour les réunions et les actions en lien avec ses membres et sympathisants.
Le SDF invite par ailleurs les autorités à respecter les règles démocratiques, notamment en garantissant la protection des locaux des partis politiques.
La destruction partielle du siège régional intervient dans un climat politique tendu à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Le SDF, qui fait partie des principales formations d’opposition au président Paul Biya et à son parti, le RDPC, est régulièrement en situation de confrontation politique avec les autorités locales.
Plusieurs observateurs appellent à un dialogue apaisé entre les différentes parties pour éviter toute escalade dans les tensions politiques. La protection des espaces dédiés aux activités politiques, quel que soit leur bord, est considérée comme un élément clé du fonctionnement démocratique.