Le Vatican a annoncé le décès du pape François aux premières heures de cette matinée. « Chers frères et sœurs, c’est avec une profonde tristesse que je dois vous annoncer la mort de notre Saint Père François. Ce matin, à 7h35, l’évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père », a déclaré le cardinal Kevin Farrel, le prélat chargé d’administrer les biens du Saint-Siège.
Au Cameroun, cette annonce laisse plusieurs fidèles catholiques sans voix. « C’était un homme pieux, un apôtre de la paix. On l’a toujours vu dans les pays en guerre, comme sa visite il y a dix ans en République centrafricaine où il a appelé les Centrafricains à être tolérants et à faire la paix », confie Jean Ngombo, proche des milieux ecclésiastiques au Cameroun.
Une visite, chargée de symbole, dont se souvient encore le cardinal Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque de Bangui. Dans une interview qu’il a récemment accordée à Vatican News, il raconte : « On a senti un espoir qui arrivait de Rome par l’homme de Dieu, c’est-à-dire le pape qui vient pour apaiser, apporter la paix, le pardon, et la réconciliation en nous invitant, Centrafricains, à ouvrir les portes de nos cœurs gorgés de haine, gorgés de vengeance, pour pouvoir se regarder en face ».
Julien Nga, enseignant installé à Yaoundé, regrette également le départ d’un homme de paix qui a consacré sa vie aux démunis. « On l’a vu soutenir les immigrés. Il a eu l’opportunité de le rappeler au vice-président américain JD Vance quelques heures avant sa mort ». Félix Onana, lui, cache mal son chagrin : « Ça fait mal. Qu’il repose en paix et que le Seigneur nous conduise vers un nouveau pape », fait savoir ce comptable de formation qui vit et travaille à Douala.
Ce dernier rappelle toutefois que ce départ n’est pas une surprise. « Il y avait des signes qui annonçaient qu’il n’allait pas bien. Je ne suis pas très surpris par son décès, mais malgré tout, comme moi, la communauté catholique est dans le désarroi ». Il fait allusion à la longue maladie du Souverain pontife.
Le pape François a été hospitalisé dès le 14 février dernier à l’hôpital Gemelli de Rome pour une double pneumonie. Pendant sa longue hospitalisation, les fidèles du Cameroun avaient organisé une prière pour sa santé. Il est ressorti ces derniers jours, visiblement affaibli et sur une chaise roulante.
Pour la première fois depuis le début de son pontificat, il n’a pas été en mesure de célébrer la messe de Pâques dimanche dernier. Il a juste pu prononcer la bénédiction Urbi et Orbi. « Son décès le lendemain de la Pâques est très fort en symbole. Il meurt après avoir communiqué avec le peuple. Il a tenu pour avoir ce bain de faute. C’est certainement une belle mort. De mon point de vue, les chrétiens doivent se réjouir pour lui », explique Paul Ayin, un fervent catholique.
Le pape François laisse également derrière lui un héritage diplomatique avec l’Afrique, notamment avec le Cameroun. Les relations entre le Vatican et Yaoundé ont été marquées par deux audiences accordées par le Saint-Père au président Paul Biya, d’abord le 17 octobre 2013, puis le 23 mars 2017.
Ces rencontres au Vatican ont été l’occasion de réaffirmer les liens historiques entre le Cameroun et le Saint-Siège, notamment autour de la promotion de la paix, de la solidarité et de la liberté religieuse. Le Vatican a d’ailleurs toujours salué le rôle de l’Église catholique dans le développement social du Cameroun, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé.