Cameroun : Paul Biya, 92 ans, en quête d’un huitième mandat après 43 ans de pouvoir

Le Cameroun vit une nouvelle journée électorale historique ce dimanche 12 octobre 2025. Plus de huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire leur président, dans un scrutin à un seul tour.
Au centre de toutes les attentions : Paul Biya, âgé de 92 ans, qui brigue un huitième mandat consécutif, après avoir dirigé le pays sans interruption depuis 1982. En cas de victoire, il resterait à la tête de l’État jusqu’à ses 99 ans.
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Un scrutin d’envergure nationale
Selon Elecam, l’organisme chargé de l’organisation des élections, 31 000 bureaux de vote ont été ouverts à travers le territoire. Les opérations ont débuté à 8 heures, heure locale, et doivent se poursuivre jusqu’à 18 heures.
Douze candidats étaient initialement en lice, bien que deux d’entre eux aient annoncé leur retrait avant le jour du scrutin.
Une campagne d’une rare sobriété
Durant les deux semaines de campagne, le président sortant n’a tenu qu’un seul meeting, à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Cette rare apparition publique a suffi à raviver le débat sur sa santé et sa capacité à gouverner un pays aussi complexe que le Cameroun.
Malgré cela, le chef de l’État semble s’appuyer sur la puissante machine électorale du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), solidement implantée dans toutes les régions. Le parti, véritable pilier du régime, multiplie les actions de mobilisation sur le terrain pour assurer un large soutien à son candidat.
Un pays entre continuité et soif d’alternance
Après quarante-trois années de pouvoir, Paul Biya incarne à la fois la stabilité et la longévité politique extrême. Mais cette élection suscite des interrogations profondes au sein de la société camerounaise :
le pays, confronté à des défis économiques, sécuritaires et sociaux majeurs, peut-il se renouveler sans tourner la page Biya ?
Selon des observateurs cités par RFI, les partisans du président invoquent la paix et la continuité, tandis que ses détracteurs dénoncent un verrouillage politique empêchant toute alternance réelle.
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Quoi qu’il en soit, le scrutin de ce 12 octobre 2025 pourrait marquer une nouvelle étape d’un pouvoir inégalé sur le continent africain, mais aussi une épreuve décisive pour l’avenir politique du Cameroun.
Imam chroniqueur
Babacar Diop













