
C’est désormais officiel : Yamb Ntimba portera les couleurs de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) lors de l’élection présidentielle d’octobre 2025. L’annonce a été faite ce jour au cours d’une cérémonie solennelle organisée au Centre Culturel Ubuntu, à Yaoundé. Un tournant mapjeur pour ce parti historique, qui semble avoir pris de court une partie de sa base militante, alors qu’un autre nom, bien plus médiatisé, était dans tous les esprits : celui du Professeur Jean Bahebeck.
L’officialisation de la candidature de Yamb Ntimba, cadre du parti et militant de longue date, est présentée par la direction de l’UPC comme le résultat d’un processus démocratique interne. Devant militants, sympathisants et presse nationale, le nouveau candidat a exprimé sa gratitude, promettant une campagne « de rupture, d’audace et de fidélité aux idéaux originels de l’UPC ».
« Notre pays mérite un leadership nouveau, enraciné dans la justice sociale, la dignité nationale et la transparence. Mon engagement sera total », a déclaré M. Ntimba dans son discours de circonstance.
Jean Bahebeck écarté ? Le flou persiste
Ce choix survient dans un contexte de tensions latentes au sein du parti. Le Professeur Jean Bahebeck, figure charismatique de l’UPC et intellectuel engagé, avait depuis plusieurs mois publiquement exprimé sa volonté de représenter le parti à la prochaine élection présidentielle. L’annonce de l’investiture de Yamb Ntimba, sans mention claire d’un consensus ou d’un retrait du Pr Bahebeck, soulève des interrogations sur une possible division interne.
Des sources proches du comité directeur évoquent « des désaccords de fond sur l’orientation stratégique » du parti, tandis que certains militants redoutent un éclatement si aucune médiation n’est menée rapidement.
Fondée dans les années 1940, l’UPC demeure un symbole de la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Mais depuis plusieurs décennies, elle peine à retrouver sa place centrale dans l’arène politique nationale. L’investiture de Yamb Ntimba représente une tentative de relance, avec un visage plus jeune et un discours de proximité, axé sur les préoccupations sociales, le patriotisme économique et la réforme des institutions.
Alors que l’élection présidentielle d’octobre 2025 s’annonce cruciale, l’UPC joue gros : parvenir à rallier les courants internes, reconquérir une partie de l’électorat déçu et convaincre face à des poids lourds politiques déjà en ordre de bataille.
Avec Yamb Ntimba, l’UPC espère écrire une nouvelle page de son histoire. Reste à savoir si le parti saura maintenir son unité derrière ce choix stratégique, dans une course présidentielle qui s’annonce plus que jamais ouverte et disputée.