Cameroun|Mokolo sous tension : une attaque de jeunes délinquants sème l’inquiétude

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Yaoundé (Cameroun), le 5 juin 2025 Une attaque violente perpétrée en pleine matinée par un groupe de jeunes armés a troublé la quiétude du quartier Mokolo, l’un des principaux pôles commerciaux de la capitale camerounaise. L’incident, survenu à l’intersection dite « Afrique du Sud », a mis en lumière une réalité que les autorités et les citoyens ne peuvent plus ignorer : l’extension du phénomène dit des « microbes » au-delà de son foyer initial, Douala.

Cameroun|Mokolo sous tension : une attaque de jeunes délinquants sème l’inquiétude

Selon les informations recueillies auprès des autorités locales, les faits se sont déroulés en l’espace de cinq minutes. Un groupe d’environ quinze jeunes individus, munis d’armes blanches (machettes, canifs, couteaux), a surgi dans la foule dense de Mokolo, semant la panique parmi les commerçants et les passants. La réaction rapide des forces de l’ordre a permis l’interpellation de quatorze suspects. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que certains des individus appréhendés seraient venus de Douala, ce qui soulève des questions sur les dynamiques de circulation et d’organisation de ces groupes.

Le terme « microbes », emprunté au lexique de la délinquance juvénile en Afrique de l’Ouest, s’est progressivement imposé au Cameroun pour désigner ces bandes organisées de jeunes en rupture avec les structures sociales et familiales. Ce phénomène a été particulièrement visible à Douala ces dernières années, avec des attaques fréquentes dans plusieurs arrondissements. L’incursion de ces modes opératoires à Yaoundé pourrait indiquer une phase de dissémination préoccupante.

Le Groupement de Gendarmerie Territoriale du Mfoundi a réagi sans délai. Deux machettes, un couteau et un canif ont été saisis lors de l’opération. Les individus interpellés sont actuellement en garde à vue, et une enquête est en cours pour identifier les éventuels commanditaires ou complices. Les autorités administratives ont tenu à rassurer les populations, rappelant que les numéros verts de la gendarmerie (113) sont disponibles pour signaler tout mouvement suspect.

Au-delà de la réponse sécuritaire immédiate, cet événement soulève des questions de fond. L’extension du phénomène des « microbes » ne peut être isolée d’un contexte socio-économique marqué par le chômage des jeunes, les déscolarisations précoces et l’absence d’alternatives crédibles d’insertion. Plusieurs observateurs soulignent la nécessité de coupler la stratégie de maintien de l’ordre à des politiques plus larges d’éducation, de formation et de soutien à la jeunesse.

Les habitants de Mokolo, choqués mais lucides, appellent à une vigilance renforcée. Certains redoutent une répétition de ces attaques. Il revient désormais aux pouvoirs publics de prévenir toute dérive sécuritaire incontrôlée, tout en maintenant un dialogue actif avec les communautés locales.

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