Cancer du pharynx au Sénégal : repérer les signes avant qu’il ne soit trop tard

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Cancer du pharynx au Sénégal : repérer les signes avant qu’il ne soit trop tard

Une réalité souvent méconnue

Le cancer du pharynx, ou cancer de la gorge, se développe dans l’une des trois régions de cette zone :

Nasopharynx (derrière le nez)

Oropharynx (à l’arrière de la bouche)

Hypopharynx (au-dessus de l’œsophage et de la trachée)

Cette diversité anatomique explique pourquoi la maladie peut facilement passer inaperçue et être confondue avec des affections ORL bénignes.

Au Sénégal, même si les statistiques précises sur le cancer du pharynx sont limitées, les données disponibles sur les cancers ORL montrent un enjeu réel de santé publique :

Selon le Plan national de lutte contre le cancer, environ 11 841 nouveaux cas de cancer sont attendus chaque année, toutes localisations confondues.

Les cancers liés au HPV et les cancers de l’oropharynx touchent une population minoritaire mais significative, avec 0,12 cas pour 100 000 femmes.

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Une étude d’anatomopathologie des cancers ORL révèle que 46,1 % des cas sont des carcinomes épidermoïdes, confirmant la gravité de ces pathologies.

Facteurs de risque au Sénégal

Tabac et alcool : leur consommation, fréquente dans certaines zones urbaines, reste le facteur majeur. La combinaison des deux augmente significativement le risque.

Infections virales : le papillomavirus humain (HPV) est responsable de certains cancers de l’oropharynx. La vaccination dans le cadre du Programme Élargi de Vaccination (PEV) cible les filles de 9 à 15 ans depuis 2018.

Hygiène et conditions de vie : une alimentation pauvre, l’absence de suivi bucco‑dentaire régulier et un accès limité aux soins augmentent la vulnérabilité.

Signes d’alerte à ne pas ignorer

Plusieurs symptômes, souvent subtils, doivent inciter à consulter rapidement :

Grosseur indolore au cou

Mal de gorge persistant et enrouement

Bourdonnements d’oreilles, otites récurrentes, perte d’audition

Nez bouché chronique, saignements nasaux ou buccaux

Difficultés à avaler ou respirer, perte de poids inexpliquée

Douleur ou engourdissement facial, maux de tête persistants

Dans le contexte sénégalais, où les consultations tardives sont fréquentes et l’accès aux spécialistes limité, la vigilance et le dépistage précoce peuvent sauver des vies.

Diagnostic et prise en charge

Le Centre international de cancérologie de Dakar (CICD) offre radiothérapie, chimiothérapie et imagerie diagnostique.

Le Plan national de lutte contre le cancer 2025‑2029 insiste sur la détection précoce, la formation des professionnels et la couverture géographique des soins.

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La couverture vaccinale contre le HPV reste encore partielle, soulignant la nécessité de campagnes de sensibilisation.

Prévention et espoir

Arrêter le tabac et limiter l’alcool sont des gestes simples mais cruciaux.

Vaccination contre le HPV : essentielle pour protéger les jeunes filles contre certains cancers ORL.

Surveillance des symptômes : consulter rapidement dès qu’un signe persistant apparaît.

Sensibilisation communautaire : les « bajenu gox », écoles et quartiers peuvent jouer un rôle clé pour informer et orienter les populations.

Imam chroniqueur
Babacar Diop

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