
Dans la capitale économique Ivoirienne, la fête de la Pâque dépasse le cadre religieux pour embrasser toute la ville dans une ambiance électrique.
Des rues bondées aux marchés en ébullition, en passant par les gares routières prises d’assaut, les Abidjanais célèbrent la résurrection du Christ dans un tourbillon de foi, de festivités et de consommation.
Dès le Vendredi Saint, les grandes artères d’Abidjan se parent de couleurs. Des cortèges religieux défilent dans plusieurs communes, notamment à Yopougon, Treichville , Koumassi et Abobo. Des fidèles, habillés de blanc, entonnent des cantiques, croix en main.
« C’est un moment de recueillement mais aussi de joie, car le Christ est ressuscité », confie Monique Kouamé, fidèle d’une église évangélique à Adjamé.
Les trottoirs se transforment en marchés improvisés. Des vendeurs de colas, d’encens et de pagnes profitent de l’occasion pour écouler leurs marchandises. Les enfants, eux, ne sont pas en reste.
Entre les jeux dans les quartiers et les distributions de bonbons organisées par les églises, ils vivent pleinement la magie pascale.
Les marchés en effervescenceAu marché de Treichville, l’affluence est à son comble. Poulets, moutons, poissons et condiments sont vendus à prix d’or.
La demande explose à l’approche du week-end pascal. « Les clients veulent tout acheter en même temps. On manque même de place pour exposer nos produits », se plaint Mamadou, boucher au marché de Treichville
Les vendeuses de vivriers s’arrachent les clients à coup de slogans bien rodés : « Viens prendre manioc frais ma chérie ! », crie l’une. À quelques mètres, des ménagères négocient le prix de l’huile rouge et du riz, des éléments incontournables du repas de Pâque.
« C’est un moment de sacrifice. Même si les prix montent, on ne peut pas laisser les enfants sans bon plat », explique Fatou, mère de cinq enfants.
À la gare routière d’Adjamé, le tumulte est impressionnant. Les voyageurs se pressent pour rejoindre leurs familles à l’intérieur du pays. Sery, chauffeur de minicar à destination de Gagnoa, ne cache pas sa satisfaction :
« Depuis mercredi, c’est complet tous les jours. On fait même deux voyages par jour. »
Mais cette ruée vers les villages s’accompagne de son lot de tracasseries : embouteillages monstres, hausse des prix du transport, et bagarres fréquentes entre passagers et chauffeurs. Les forces de l’ordre, déployées en nombre, tentent de canaliser le flux.
Au-delà de l’agitation, la Pâque reste pour beaucoup un moment de recueillement spirituel.
Les veillées pascales attirent des milliers de fidèles. À Marcory, une grande messe œcuménique a rassemblé catholiques, protestants et évangéliques autour d’un message de paix et de réconciliation.
Dans certains foyers, la tradition veut qu’on partage un repas communautaire, souvent composé de riz gras, d’attiéké, de poisson braisé ou encore de viande de brousse.
À Abidjan, la Pâque est bien plus qu’une fête religieuse : c’est un rendez-vous social, culturel et économique. Si certains dénoncent la commercialisation croissante de l’événement, d’autres y voient une opportunité de redynamiser l’économie locale et de renforcer les liens sociaux.
À la gare routière d’Adjamé, le tumulte est impressionnant. Les voyageurs se pressent pour rejoindre leurs familles à l’intérieur du pays. Sery, chauffeur de minicar à destination de Gagnoa, ne cache pas sa satisfaction.
« Depuis mercredi, c’est complet tous les jours. On fait même deux voyages par jour. »
Kouman Kouamé, chef de gare principal confirme cette affluence exceptionnelle :

« Nous avons renforcé le dispositif d’accueil cette année. La Pâque est toujours une période très mouvementée, alors on anticipe. Mais malgré nos efforts, il y a toujours des débordements. »
Mais cette ruée vers les villages s’accompagne de son lot de tracasseries : embouteillages monstres, hausse des prix du transport, et bagarres fréquentes entre passagers et chauffeurs.
Les forces de l’ordre, déployées en nombre, tentent de canaliser le flux.Dans cette ambiance unique, entre foi et folklore, Abidjan vit une Pâque vibrante, festive et profondément ancrée dans ses traditions.