Côte d’Ivoire / Vincent Toh Bi plaide : « Réformer pour éviter les crises à répétition »

Lors d’une conférence de presse tenue le 30 octobre 2025 dans la commune de Cocody, le leader du mouvement pour le peuple, pour le développement, Vincent Toh Bi, a présenté une série de propositions ambitieuses pour renforcer la démocratie ivoirienne. Il appelle à des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales profondes, afin de sortir définitivement le pays du cycle de contestations post-électorales.
Devant un parterre de journalistes, d’universitaires et d’acteurs politiques, Vincent Toh Bi a dressé un diagnostic lucide de la situation démocratique en Côte d’Ivoire. Selon lui, malgré quatre cycles électoraux depuis la crise de 2002, « la stabilité politique reste fragile et la cohésion nationale menacée ».
Pour le fondateur du mouvement citoyen Pour le Peuple, Pour le Développement, il est urgent d’engager des réformes structurelles pour consolider la démocratie et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.
L’ancien haut fonctionnaire plaide pour un examen profond de la Constitution de 2016, jugée source de multiples interprétations et tensions politiques.
Il propose également l’adoption d’une nouvelle loi électorale, élaborée sur la base d’un consensus national, afin de garantir transparence et équité.
Parmi ses propositions phares, figure la création d’une Haute Cour Électorale, institution indépendante appelée à remplacer le Conseil constitutionnel dans la gestion des contentieux électoraux.
Cette cour serait composée de neuf membres élus issus des milieux judiciaires, universitaires et de la société civile, choisis pour leur intégrité et leur compétence. Son mandat serait de six ans non renouvelable, un gage d’indépendance et de stabilité.
Estimant que la Commission Électorale Indépendante (CEI) actuelle a atteint ses limites, Vincent Toh Bi appelle à la mise en place d’un nouvel organe électoral neutre, sans représentation de partis politiques, ni d’institutions publiques.
Composée de neuf personnalités indépendantes, dont au moins quatre femmes, cette Commission ou Autorité électorale serait chargée de conduire les scrutins avec transparence, tout en restant ouverte à des cadres de concertation avec les partis et la société civile.
Pour renforcer la représentativité des forces politiques, l’ancien préfet propose un système électoral mixte, combinant le vote majoritaire et une dose de proportionnelle.
Cette réforme, selon lui, permettrait de réduire les frustrations et de donner la parole à toutes les sensibilités politiques.
Conscient du poids des contestations liées à la fiabilité des listes électorales, Vincent Toh Bi recommande une reprise totale à zéro de la liste, pour refléter fidèlement la population ivoirienne en âge de voter. Il appelle également à la suppression du parrainage, qu’il juge injuste et source d’exclusion arbitraire.
Il a insisté sur l’urgence d’engager ces réformes dès l’installation de la nouvelle Assemblée nationale en 2026. « Trois années suffiraient pour refonder notre système électoral et aborder 2028 avec sérénité », a-t-il affirmé.













