Le vol AI 171 de la compagnie Air India ne devait être qu’un trajet de routine entre Ahmedabad et Londres. Il s’est transformé en tragédie mondiale. Peu après le décollage, le Boeing 787-8 Dreamliner s’est écrasé sur une résidence universitaire, causant la mort de 240 personnes. Un seul passager a survécu.

L’accident s’est produit à 13h38 (heure locale), peu après le décollage de l’aéroport international Sardar Vallabhbhai Patel. L’appareil, transportant 242 personnes passagers et membres d’équipage s’est abîmé sur un bâtiment d’étudiants en médecine à proximité de la zone aéroportuaire. Le bilan provisoire fait état de 240 morts, dont plusieurs victimes au sol. Les opérations de secours, toujours en cours, n’ont permis d’extraire qu’un seul survivant.
Ce dernier, un ressortissant britannique de 34 ans, a été retrouvé blessé mais conscient à son siège (11A). Hospitalisé, il a pu livrer un premier témoignage :
« Trente secondes après le décollage, il y a eu un bruit sourd derrière moi. Puis tout s’est enflammé. Quand je me suis réveillé, j’étais entouré de débris et de cadavres. »
Sa survie, considérée comme miraculeuse, ne masque pas l’ampleur du désastre ni les interrogations qu’il soulève.
Le Boeing 787 Dreamliner, mis en service en 2011, est un avion de dernière génération. Jusqu’ici, il n’avait jamais connu de crash mortel. Ce drame marque donc une rupture majeure pour l’image de fiabilité de cet appareil.
Le constructeur états-unien Boeing et le motoriste GE Aerospace ont indiqué coopérer pleinement avec les autorités indiennes, britanniques et états-uniennes. Les deux boîtes noires ont été récupérées. Une enquête internationale a été lancée. Si la cause exacte de l’accident reste inconnue, plusieurs témoins évoquent une détonation au niveau du moteur gauche, peu après le décollage.
Le manifeste de vol indique la présence de 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et 1 Canadien. Le Premier ministre indien Narendra Modi a décrété un jour de deuil national. Le Royaume-Uni et le Portugal ont exprimé leur soutien et demandé des éclaircissements.
Ce drame a ravivé les critiques à l’égard de Boeing, déjà fragilisé par plusieurs scandales techniques depuis 2019 (notamment autour du 737 MAX). La fiabilité de la chaîne de production et les conditions de maintenance font l’objet d’un examen approfondi.
Cet accident survient dans un contexte d’intensification du trafic aérien mondial, notamment sur l’axe Asie-Europe. L’Afrique, bien que non directement concernée par ce vol, est loin d’être en dehors de l’équation. Nos aéroports accueillent régulièrement des avions de la même génération. Et nos compagnies, souvent contraintes d’acquérir des appareils d’occasion, opèrent dans des conditions parfois moins rigoureuses que celles des grandes compagnies.
Ce crash pose donc une question cruciale : sommes-nous prêts à exiger les mêmes standards de sécurité que ceux appliqués dans les grands hubs internationaux ? Trop souvent, les dispositifs de régulation aérienne sur le continent restent sous-financés, dépendants, voire négligés.
Si un avion ultramoderne comme le Dreamliner peut s’écraser en plein décollage dans une grande ville indienne, nul n’est à l’abri. L’enquête à venir devra établir les responsabilités, mais elle doit également rappeler aux États du Sud qu’ils ne peuvent être les maillons faibles d’un système mondialisé.