Crise à Gaza : Paris défend son ministre face aux critiques israéliennes sur l’aide humanitaire

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Par imam chroniqueur Babacar Diop

Face à la polémique déclenchée par des propos récents de Jean-Noël Barrot sur la situation humanitaire à Gaza, le ministère français des Affaires étrangères a opposé une défense ferme. Lundi matin, le Quai d’Orsay a soutenu que les déclarations du ministre reposaient sur « des faits documentés et étayés par des sources crédibles », notamment les agences onusiennes présentes sur le terrain.

Crise à Gaza : Paris défend son ministre face aux critiques israéliennes sur l’aide humanitaire

L’ambassade d’Israël à Paris avait vivement réagi aux critiques émises par le chef de la diplomatie française, l’accusant de relayer des chiffres « erronés » et des bilans « fabriqués » par le Hamas concernant les pertes humaines lors de distributions d’aide alimentaire. Jean-Noël Barrot s’était notamment dit « en colère » après la mort de 500 personnes, ces dernières semaines, alors qu’elles tentaient d’accéder à des vivres à Gaza. Une estimation relayée par l’agence Anadolu.

Le ministère français insiste sur la gravité de la crise humanitaire en cours, qualifiée de « catastrophe » par ses propres termes, avec des témoignages quotidiens provenant de la bande de Gaza. Depuis le mois de mars, Israël maintient un blocus total, empêchant l’entrée de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments. Ce blocus est qualifié par des experts de l’ONU comme « le plus long blocus complet jamais enregistré ».

Les distributions d’aide sont devenues particulièrement dangereuses. Selon les autorités sanitaires locales, plus de 500 personnes ont été tuées à Rafah depuis la fin mai dans des incidents liés à l’accès humanitaire. Le 24 juin, deux bombardements distincts à Khan Younès ont causé la mort de 95 civils. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé un contexte dans lequel l’aide humanitaire elle-même devient un « piège mortel » et a appelé à une enquête internationale.

Dans le même temps, les infrastructures de santé à Gaza s’effondrent. Les hôpitaux manquent de carburant, de matériel, et de personnel médical. Plusieurs ONG, dont l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial, ont été contraintes de réduire leurs opérations en raison de l’insécurité croissante.

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les frappes israéliennes ont fait près de 6 000 morts, portant le bilan total à environ 57 000 Palestiniens tués depuis octobre 2023. Une majorité des victimes sont des civils. Et malgré l’annonce de cessez-le-feu, les violations se multiplient, compliquant encore davantage les efforts de secours.

Sur le plan juridique, la France rappelle que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait ordonné à Israël, dès janvier 2024, de prévenir tout acte pouvant s’apparenter à un génocide à Gaza et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) avait émis des mandats d’arrêt à l’encontre de plusieurs responsables israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahu, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Paris, dans ce contexte, réaffirme son attachement au droit international humanitaire et défend la nécessité d’une action urgente pour soulager la population gazaouie, appelant ses partenaires internationaux à ne pas détourner le regard.

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