El-Fasher au bord du gouffre : Berlin rejoint l’ONU pour exiger un cessez-le-feu immédiat au Soudan

Face à la flambée des violences à El-Fasher, dans l’ouest du Soudan, l’Allemagne a lancé ce lundi un appel pressant à un cessez-le-feu immédiat. Le ministère allemand des Affaires étrangères a fait part, via les réseaux sociaux, de sa vive inquiétude pour les civils, citant des rapports alarmants sur le nombre croissant de victimes, alors que les Forces de soutien rapide (FSR) intensifient leur offensive contre l’armée soudanaise.

Berlin s’est ainsi associé à l’appel du chef de l’aide humanitaire des Nations Unies, Tom Fletcher, qui a tiré la sonnette d’alarme sur une situation humanitaire devenue critique. « El-Fasher est à un point de rupture. La population est piégée et les combats gagnent du terrain. Cessez-le-feu maintenant, à El-Fasher, au Darfour et dans tout le Soudan », a-t-il déclaré.

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Dans le même esprit, le ministère allemand des Affaires étrangères a rappelé la nécessité de « protéger les civils, de garantir leur passage sûr et d’assurer un accès humanitaire sans entrave ». Cet appel international vient renforcer la pression sur les belligérants pour qu’ils suspendent leurs affrontements et ouvrent la voie à une aide d’urgence.

Sur le terrain, les Comités de résistance d’El-Fasher, une organisation civile locale, ont confirmé que les combats se sont intensifiés dimanche, aggravant la crise humanitaire. Les FSR assiègent la ville depuis mai 2024, menant une offensive coordonnée sur plusieurs fronts pour en prendre le contrôle.

El-Fasher revêt une importance stratégique majeure : elle constitue le principal centre logistique des opérations humanitaires dans les cinq États du Darfour. Sa chute ou sa destruction aurait des conséquences dramatiques sur des millions de déplacés et de sinistrés.

Le conflit soudanais, déclenché en avril 2023, a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plusieurs millions de personnes, plongeant le pays dans une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent.

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Face à ce drame, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur les pays qui alimentent le conflit en armes, rappelant que « les souffrances insupportables de la population doivent cesser ».

Alors que la guerre continue de ravager le Soudan, les appels au cessez-le-feu se multiplient. Mais sans volonté politique des belligérants et sans engagement ferme de la communauté internationale, El-Fasher risque de devenir le symbole d’une tragédie évitable.

Imam chroniqueur
Babacar Diop