Emmanuel Eseme passe sous les 10 secondes : le sprint camerounais s’invite dans l’élite mondiale

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Le sprinteur camerounais Emmanuel Eseme a franchi un cap majeur dans sa carrière le vendredi 6 juin 2025, lors de l’étape de la Diamond League. En signant un temps de 9,99 secondes sur 100 mètres, l’athlète de 30 ans devient le premier Camerounais à passer officiellement sous la barre symbolique des dix secondes, intégrant ainsi le cercle très restreint des sprinteurs de classe mondiale.

Emmanuel Eseme passe sous les 10 secondes : le sprint camerounais s'invite dans l'élite mondiale

La performance a eu lieu dans une ambiance électrique, dominée par l’Américain Trayvon Bromell, vainqueur de l’épreuve avec un impressionnant 9,84 s. Le Kényan Ferdinand Omanyala, détenteur du record africain (9,77 s en 2021), a quant à lui terminé juste derrière Eseme avec un temps de 10,01 s.

Pour Eseme, cette percée n’est pas un accident. Elle s’inscrit dans une progression régulière depuis le début de la saison 2025 : 10,19 s lors de l’étape de Xiamen, 10,10 s à Rabat, puis cette performance en dessous du seuil mythique. Une accélération décisive dans les vingt derniers mètres lui a permis de dominer le peloton derrière Bromell, prouvant qu’il possède désormais la maturité technique et la gestion de course pour rivaliser avec les meilleurs.

Dans une discipline historiquement dominée par les sprinteurs états-uniens et caribéens, la montée en puissance d’un athlète originaire d’Afrique centrale n’est pas anodine. Le sprint africain, longtemps représenté par des figures d’Afrique de l’Est ou australe, s’enrichit ici d’un visage venu d’un pays encore marginalisé sur les scènes internationales d’athlétisme.

La performance d’Eseme résonne au-delà du sport. Elle participe à la reconnaissance d’une génération d’athlètes africains qui, malgré des infrastructures souvent limitées, parviennent à s’imposer par la rigueur, le travail et la ténacité. Elle remet aussi en question certains modèles de développement sportif largement calqués sur les logiques états-uniennes ou européennes.

À quelques mois des Championnats du monde d’athlétisme et dans la perspective des Jeux de 2028 à Los Angeles, Eseme apparaît désormais comme un sérieux outsider. S’il parvient à maintenir cette dynamique et à perfectionner ses phases de départ encore perfectibles selon plusieurs analystes techniques il pourrait prétendre aux finales mondiales, voire aux podiums.

Pour le Cameroun, pays plus souvent associé au football dans l’imaginaire sportif global, cette percée dans l’athlétisme offre une opportunité d’élargir son image sportive et d’investir davantage dans des disciplines longtemps négligées.

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