Gestion de la dette publique : l’appel à la transparence selon l’ex-ministre marocain Mohamed Boussaid

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Gestion de la dette publique : l’appel à la transparence selon l’ex-ministre marocain Mohamed Boussaid

Face aux crises multiples, les pays africains doivent redéfinir leur rapport à l’endettement et à la gouvernance budgétaire.

L’honorable Mohamed Boussaid, ancien ministre des Finances du Maroc, a livré une analyse lucide et sans détour lors du sommet africain à Lomé sur les défis budgétaires auxquels font face de nombreux pays africains. « Beaucoup de nos pays ne disposent pas suffisamment de marges budgétaires pour répondre aux crises », a-t-il déploré, soulignant la vulnérabilité structurelle des économies du continent face aux chocs internes et externes.

Selon M. Boussaid, le surendettement, souvent pointé du doigt comme le mal à éradiquer, ne serait en réalité que le symptôme visible d’un mal plus profond : l’insuffisance de discipline budgétaire, le manque de réformes structurelles, et surtout, l’opacité dans la gestion publique. « Le surendettement n’est pas une maladie, c’est une manifestation d’une maladie », a-t-il affirmé avec fermeté.

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Dans cette perspective, l’ex-ministre marocain insiste sur un élément fondamental et souvent négligé : la transparence. « La transparence est une attitude, un comportement », rappelle-t-il. Il ne s’agit pas seulement de publier des chiffres ou des rapports, mais d’adopter une culture de la responsabilité et de l’accès à l’information. « Donner l’information et disposer de l’information de la dette pour être transparent, doit être la pratique et la conduite au niveau de nos gouvernements », a-t-il martelé.

Dans un contexte mondial marqué par des taux d’intérêt élevés, des tensions géopolitiques, et des attentes sociales croissantes, les propos de Mohamed Boussaid sonnent comme un appel à un changement de paradigme. Une gouvernance budgétaire saine, fondée sur la transparence, la gestion rigoureuse de la dette et la mobilisation efficace des ressources internes, devient une condition sine qua non pour asseoir une croissance durable et inclusive.

Alors que les institutions financières internationales plaident pour une meilleure soutenabilité de la dette et que les sociétés civiles réclament plus de comptes à rendre, les dirigeants africains seraient bien avisés de considérer l’approche préconisée par M. Boussaid. Car au-delà des chiffres, c’est la crédibilité des politiques publiques et la confiance des citoyens qui sont en jeu.

Jean-Marc Ashraf EDRON

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