Kirghizistan : L’ancien président Almazbek Atambaïev condamné par contumace à 11 ans de prison

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L’ancien président kirghize Almazbek Atambaïev, qui a dirigé le pays de 2011 à 2017, a été condamné mardi à une peine de 11 ans de prison ferme. Le jugement, rendu par contumace, s’inscrit dans une série d’affaires judiciaires liées à des accusations de corruption et d’abus de pouvoir ayant entaché son mandat présidentiel.

Kirghizistan : L’ancien président Almazbek Atambaïev condamné par contumace à 11 ans de prison

Selon les sources judiciaires relayées par plusieurs médias locaux, notamment l’agence d’information Sputnik Kirghizistan, Atambaïev est reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation. Il s’agit principalement de l’acquisition illégale de terres dans le village de Koi-Tash, une affaire qui a cristallisé l’attention de l’opinion publique en raison de ses répercussions politiques et sociales. À cela s’ajoutent des actes de corruption présumés durant la rénovation de la centrale thermique de la capitale, Bichkek, un projet financé à hauteur de plusieurs millions de dollars et entaché de nombreuses irrégularités.

L’ancien chef d’État est également accusé d’avoir incité à des troubles massifs dans le village de Koi-Tash, où des affrontements violents avaient éclaté en 2019 entre ses partisans et les forces de sécurité lors de sa première arrestation. Cette intervention musclée s’était soldée par plusieurs blessés et avait suscité une vague d’indignation dans le pays.

Almazbek Atambaïev, qui réside actuellement à l’étranger dans des conditions non précisées, n’a pas assisté à son procès. Sa première condamnation remonte à juin 2020, lorsqu’il avait été reconnu coupable et condamné à 11 ans et 2 mois d’emprisonnement. Toutefois, en novembre de la même année, la Cour suprême du Kirghizistan avait annulé cette décision, ordonnant un nouveau procès en raison d’irrégularités dans la procédure initiale.

Cette nouvelle condamnation marque un tournant dans le long feuilleton judiciaire de l’ex-président, dont le parcours politique, d’abord salué pour ses réformes, s’est vu assombri par une série de scandales et d’accusations. Le gouvernement actuel n’a pas encore réagi officiellement au verdict, mais cette décision judiciaire devrait raviver le débat sur la lutte contre l’impunité et la corruption dans cette république d’Asie centrale.

Des observateurs régionaux estiment que le cas Atambaïev s’inscrit dans un contexte plus large de règlement de comptes politiques, tandis que d’autres y voient une tentative de restaurer la confiance dans l’appareil judiciaire kirghize.

L’ancien président reste pour l’instant hors de portée des autorités kirghizes, et aucune demande officielle d’extradition n’a été communiquée à ce jour.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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