
Dans un contexte international marqué par une intensification des tensions au Proche-Orient, la République de Turquie et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) s’apprêtent à signer un accord historique visant à ouvrir un bureau de représentation permanent à Ankara.
La cérémonie officielle de signature est prévue ce samedi, en marge de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), actuellement en cours à Istanbul.
Cette session, organisée sous le thème « L’OCI dans un monde en transformation », réunit un nombre record de délégations et s’annonce comme l’un des rendez-vous diplomatiques les plus significatifs de l’histoire récente de l’organisation.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, sont attendus pour parapher cet « Accord portant création d’un Bureau de représentation de l’UNRWA à Ankara entre le Gouvernement de la République de Türkiye et l’UNRWA ».
L’annonce a été confirmée par plusieurs sources diplomatiques proches du dossier.Un symbole d’engagement dans un contexte de crise régionaleLa décision d’établir une présence officielle de l’UNRWA en Turquie intervient alors que la situation humanitaire à Gaza ne cesse de se dégrader, sur fond de bombardements israéliens répétés, d’escalades militaires, et de tensions croissantes entre Israël et l’Iran.
Dans ce contexte explosif, Ankara entend affirmer son rôle de médiateur actif et de soutien aux causes humanitaires dans le monde musulman.Pour la Turquie, cette initiative revêt un double enjeu : humanitaire et stratégique.
Elle renforce son engagement envers les droits des Palestiniens tout en consolidant sa position en tant qu’acteur diplomatique majeur dans la région.
Vers un partenariat renforcé avec l’UNRWA
L’ouverture de ce bureau permettra à l’UNRWA de coordonner plus efficacement ses activités dans la région, notamment en matière de soutien logistique, de plaidoyer politique et de collecte de fonds.
Elle facilitera également les échanges avec les institutions turques et les ONG locales, dans le but d’optimiser les mécanismes de réponse aux crises affectant les réfugiés palestiniens.
« Cette décision s’inscrit dans la volonté commune d’intensifier la coopération bilatérale et de soutenir les efforts humanitaires dans une période particulièrement critique pour les réfugiés palestiniens », a déclaré un responsable diplomatique turc sous couvert d’anonymat.
Un sommet sous haute tension diplomatique
La 51e session de l’OCI, qui se tient à Istanbul, a rassemblé les ministres des Affaires étrangères de plus de 50 pays membres.
Elle se déroule dans un climat diplomatique tendu, marqué par les crises multiples au Moyen-Orient, mais aussi par des enjeux liés au multilatéralisme, à la sécurité énergétique et aux droits de l’homme dans les zones de conflit.
En choisissant Istanbul comme cadre de cette importante avancée diplomatique, l’UNRWA souligne l’importance stratégique de la Turquie dans les équilibres régionaux.
Le bureau d’Ankara devrait devenir l’un des centres névralgiques de la coordination régionale de l’agence onusienne.
Cette dynamique nouvelle s’inscrit dans une vision plus large de renforcement de l’architecture diplomatique et humanitaire dans le monde musulman, avec l’appui de grandes puissances régionales comme la Turquie.
imam chroniqueur Babacar Diop