L’ASEAN hausse la voix face à la crise au Myanmar : “Assez de cette violence aveugle”

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L’ASEAN hausse la voix face à la crise au Myanmar : “Assez de cette violence aveugle”

Réunis ce week-end, les ministres des Affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont lancé un appel solennel à la fin immédiate des violences qui ensanglantent le Myanmar depuis le coup d’État militaire de 2021.

Dans un communiqué publié dimanche et relayé par l’agence Anadolu, le bloc régional a fermement condamné la persistance d’attaques contre les civils et les infrastructures publiques, estimant qu’elles « aggravent inutilement les souffrances du peuple birman ».

Les chefs de la diplomatie des dix États membres ont appelé toutes les parties au conflit — forces gouvernementales, groupes ethniques armés et mouvements de résistance — à cesser toute escalade militaire et à s’engager dans un dialogue national inclusif.

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« Il est impératif de garantir la protection et la sécurité des civils, et de créer un environnement propice à la distribution de l’aide humanitaire », ont insisté les ministres, rappelant leur attachement au Consensus en cinq points (5PC) adopté en 2021.

Ce plan, pierre angulaire de la stratégie régionale, prévoit notamment la cessation des violences, la nomination d’un envoyé spécial de l’ASEAN et le lancement de pourparlers politiques réunissant toutes les composantes de la société birmane.

Fondée en 1967, l’ASEAN regroupe désormais onze pays depuis l’intégration du Timor-Leste, marquant sa première expansion en vingt-six ans.
Mais cette diversité régionale s’accompagne d’un défi majeur : trouver une position commune face à un régime birman peu enclin à coopérer.

Pour de nombreux observateurs, cette nouvelle sortie traduit la frustration croissante du bloc face à l’enlisement du processus de paix.
L’universitaire malaisien Chulacheeb Chinwanno, spécialiste de la diplomatie régionale, estimait déjà dans ASEAN and Regional Peace (Routledge, 2022, p. 178) que « le silence ou la neutralité de l’ASEAN face aux crises internes de ses membres affaiblit son autorité morale et politique ».

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En adoptant aujourd’hui un ton plus ferme, l’organisation semble vouloir réaffirmer son rôle de médiateur régional, tout en exhortant les belligérants à « choisir enfin la voie du dialogue plutôt que celle du sang ».

imam chroniqueur
Babacar Diop

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