Le Venezuela dénonce Trinité-et-Tobago : « un porte-avions de Washington » et met fin à dix ans de coopération énergétique

Caracas a annoncé ce lundi la suspension de tous ses accords de coopération énergétique avec Trinité-et-Tobago, marquant une nouvelle escalade dans les tensions géopolitiques des Caraïbes. La décision du président Nicolas Maduro intervient après l’arrivée du destroyer américain USS Gravely dans les eaux territoriales de ce petit État insulaire, dans le cadre d’exercices militaires conjoints avec les forces trinidadiennes.

Lors de son émission télévisée hebdomadaire, Maduro a fustigé cette présence, accusant Trinité-et-Tobago de se transformer en « porte-avions de l’empire américain », selon des propos rapportés par l’agence Anadolu. Le président vénézuélien a ajouté que son pays n’avait d’autre choix que de se retirer des accords signés avec Port of Spain il y a une décennie, évoquant une atteinte directe à la souveraineté régionale.

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Cette décision suit l’appel de la vice-présidente et ministre des Hydrocarbures, Delcy Rodríguez, qui avait demandé la résiliation d’un accord de 2015 portant sur l’exploration conjointe de gaz naturel entre les deux nations.

De leur côté, les autorités américaines et trinidadiennes ont tenté de minimiser la portée politique de la présence du USS Gravely, affirmant qu’il s’agit d’un exercice de routine visant à renforcer la coopération maritime régionale. Le navire devrait rester à quai à Port of Spain jusqu’à jeudi.

Caracas, pour sa part, dénonce depuis plusieurs mois ce qu’elle considère comme une militarisation progressive des Caraïbes par Washington, dans le but de surveiller ou d’intimider les gouvernements anti-américains de la région, notamment le Venezuela et Cuba.

Cette rupture pourrait fragiliser davantage les liens économiques et énergétiques entre Caracas et ses voisins caribéens, dans un contexte déjà tendu par les sanctions américaines et les fluctuations du marché pétrolier.

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Imam chroniqueur
Babacar Diop