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Les États-Unis envisagent de réduire de moitié leur présence militaire en Europe de l’Est : inquiétudes parmi les alliés de l’OTAN

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Les États-Unis envisagent de réduire de moitié leur présence militaire en Europe de l'Est : inquiétudes parmi les alliés de l'OTAN

Une réduction drastique de troupes américaines en Europe de l’Est est à l’étude au Pentagone, suscitant de vives préoccupations au sein de l’OTAN.

Actuellement, environ 20 000 soldats américains sont stationnés en Pologne, en Roumanie et dans les pays baltes. Cette présence militaire, accrue depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, vise à dissuader toute nouvelle agression russe sur le flanc oriental de l’OTAN et à rassurer les États membres les plus exposés.

Mais selon des informations rapportées par NBC News, le ministère américain de la Défense envisage sérieusement de retirer jusqu’à 10 000 soldats de cette zone stratégique. Six responsables américains et européens ont confirmé à la chaîne que des discussions actives étaient en cours au sein de l’administration américaine.

Pourquoi maintenant ?

Ce retrait partiel intervient dans un contexte politique particulier aux États-Unis. Donald Trump, favori pour l’investiture républicaine en vue de la présidentielle de novembre prochain, a intensifié la pression sur les alliés européens. Il exhorte ces derniers à augmenter significativement leurs dépenses militaires et à « prendre en main leur propre sécurité ».

L’ancien président, connu pour ses critiques envers l’OTAN, avait déjà menacé durant son premier mandat de réduire la contribution américaine à l’alliance. Son actuel conseiller à la défense, Pete Hegseth, a récemment réitéré cette ligne dure en appelant à un « rééquilibrage stratégique » qui obligerait l’Europe à « faire sa part du travail ».

Des conséquences géopolitiques lourdes

Si la décision est validée, elle réduirait de moitié les troupes américaines déployées en Europe de l’Est depuis le début du conflit en Ukraine. Une telle mesure pourrait affaiblir la posture défensive de l’OTAN face à la Russie, notamment dans les pays baltes — Estonie, Lettonie et Lituanie — perçus comme particulièrement vulnérables à une offensive hybride ou directe.

Pour ces pays, la présence américaine est un gage de sécurité, mais aussi un signal clair envoyé à Moscou. « C’est plus qu’un symbole. C’est une dissuasion réelle », déclare un diplomate balte sous couvert d’anonymat. « Un retrait partiel serait interprété par le Kremlin comme une opportunité stratégique. »

Des réactions contrastées en Europe

À Varsovie, la nouvelle a été accueillie avec prudence. Le ministre polonais de la Défense, Tomasz Siemoniak, a déclaré qu’il était en contact régulier avec Washington et que « des consultations bilatérales » étaient prévues dans les jours à venir.

En Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine et hôte de bases militaires américaines comme Mihail Kogălniceanu, les autorités se disent « préoccupées » mais espèrent un maintien du partenariat stratégique.

Du côté de l’OTAN, le secrétaire général Jens Stoltenberg a refusé de commenter les fuites, mais a rappelé lors d’une conférence à Bruxelles que « l’unité et la crédibilité de l’Alliance dépendaient de l’engagement de tous ses membres ».

Une pression accrue sur les armées européennes

Ce possible retrait pourrait accélérer la réorganisation des forces européennes. Certains analystes estiment que l’Europe devra combler ce vide par une augmentation rapide de ses propres capacités militaires.

L’Allemagne, la France et d’autres puissances de l’Union européenne ont déjà annoncé des hausses budgétaires, mais les progrès sont jugés lents. « Si les États-Unis réduisent leur présence, il faudra une réponse commune européenne. Ce sera un test décisif », commente Camille Grand, expert en sécurité transatlantique.

Quel avenir pour la dissuasion face à Moscou ?

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la dissuasion repose sur une coordination étroite entre Washington et ses alliés. Le soutien militaire massif des États-Unis a permis à Kyiv de résister aux premières offensives russes et de stabiliser plusieurs fronts.

Toutefois, les signes de lassitude apparaissent dans l’opinion publique américaine. Le Congrès est divisé sur la poursuite de l’aide militaire, et une partie des électeurs conservateurs réclame une politique étrangère plus isolationniste.

En Russie, les médias pro-gouvernementaux ont salué cette possible réduction comme « une victoire diplomatique ». Le Kremlin, lui, reste officiellement silencieux.

Et maintenant ?

Aucune décision finale n’a encore été prise. Le président Joe Biden, bien qu’opposé à un retrait précipité, pourrait être contraint de composer avec les exigences politiques internes. Selon plusieurs sources, le Conseil national de sécurité étudie des scénarios alternatifs, incluant une rotation plus flexible des troupes ou une augmentation de la présence d’autres pays de l’OTAN.

En attendant, les alliés de l’Est restent en alerte. « Nous espérons que les États-Unis resteront fidèles à leur engagement », a déclaré un haut responsable estonien. « La sécurité de l’Europe est aussi celle du monde libre. »

-imam chroniqueur Babacar DIOP

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