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Mali : Suspension de salaire pour 144 enseignants à Ménaka pour “abandon de poste” malgré l’insécurité

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Mali : Suspension de salaire pour 144 enseignants à Ménaka pour "abandon de poste" malgré l'insécurité

Les autorités maliennes ont décidé de suspendre le salaire de 144 enseignants dans la région de Ménaka, les accusant d'”abandon de poste”, a-t-on appris de sources officielles. Cette mesure intervient malgré les explications avancées par les enseignants, qui pointent du doigt l’insécurité persistante et l’éloignement de la région par rapport à la capitale, Bamako.

Un contexte sécuritaire préoccupant

Située dans le nord-est du Mali, la région de Ménaka est régulièrement confrontée à des attaques de groupes armés et à une détérioration générale de la situation sécuritaire. Depuis plusieurs années, l’instabilité y rend difficile la présence de l’administration et la continuité des services publics, notamment dans le domaine de l’éducation.

“Il est impossible pour nous de rejoindre nos postes dans ces conditions”, déclare un enseignant concerné sous couvert d’anonymat. “Nous risquons notre vie à chaque déplacement. Pourtant, nous restons mobilisés pour l’éducation des enfants dès que la sécurité est garantie”, ajoute-t-il.

Une décision contestée

Malgré ces arguments, les autorités maliennes estiment que ces enseignants sont en manquement à leurs obligations professionnelles. “L’État ne peut continuer à rémunérer des agents absents de leur lieu d’affectation sans raison valable”, a déclaré un responsable du ministère de l’Éducation nationale, soulignant que des vérifications ont été menées avant la suspension des salaires.

Les syndicats d’enseignants dénoncent une décision “injuste et déconnectée de la réalité”. Pour eux, les enseignants ne peuvent pas être tenus pour responsables de l’absence de sécurité dans certaines zones. “Nous demandons à l’État de garantir des conditions de travail sûres avant d’exiger la présence physique des enseignants”, affirme un porte-parole du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC).

Un appel au dialogue

Face à la grogne, les organisations syndicales appellent le gouvernement à ouvrir un dialogue pour trouver une solution durable. Elles réclament la réintégration immédiate des enseignants suspendus et la mise en place de mesures pour assurer leur sécurité sur le terrain.

De leur côté, les enseignants touchés envisagent de porter l’affaire devant les tribunaux si leurs salaires ne sont pas rétablis rapidement.

En attendant, cette suspension risque d’aggraver les déficits éducatifs dans une région déjà fragilisée par les conflits, où l’accès à l’éducation demeure un défi majeur pour de nombreux enfants.

Imam chroniqueur Babacar DIOP

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