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Marco Rubio, Secrétaire d’État américain, affiche ses convictions religieuses à l’antenne de Fox News

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Marco Rubio, Secrétaire d’État américain, affiche ses convictions religieuses à l’antenne de Fox News

Lors de son apparition sur la chaîne conservatrice américaine Fox News, le Secrétaire d’État américain Marco Rubio a marqué les esprits par un détail inhabituel. Alors qu’il répondait aux questions du présentateur, une croix de cendre noire était nettement visible sur son front. Un symbole religieux fort qui ne laisse aucun doute sur l’attachement du responsable à ses convictions catholiques.

Cette marque, représentant le Mercredi des Cendres, est une tradition chrétienne qui inaugure la période du Carême, 40 jours de jeûne, de prière et de pénitence précédant la fête de Pâques. En arborant ce signe distinctif lors d’une intervention télévisée, Marco Rubio a fait un choix assumé : celui d’afficher publiquement sa foi. Une posture qu’il revendique également sur son compte X (anciennement Twitter), où il se décrit par ces mots : « Chrétien, mari, père, AMÉRICAIN, sénateur de Floride ».

Une foi mise en avant au cœur du débat politique

Cet affichage ostensible de la foi chrétienne n’est pas anodin dans un climat politique américain de plus en plus polarisé, où les convictions religieuses jouent un rôle majeur. Depuis plusieurs années, le Parti républicain, dont Marco Rubio est l’une des figures de proue, s’appuie sur un électorat chrétien conservateur pour asseoir son influence. Afficher une croix de cendre à une heure de grande écoute est donc bien plus qu’un simple acte spirituel : c’est aussi un message politique fort.

Rubio, ancien sénateur de Floride connu pour ses prises de position conservatrices, a toujours entretenu une relation étroite entre sa foi et son engagement public. Il a notamment défendu des lois anti-avortement strictes, promu la liberté religieuse sur la scène nationale et internationale, et s’est opposé à plusieurs reprises aux politiques progressistes concernant les droits LGBTQ+. Pour ses partisans, son engagement religieux est la preuve d’une « boussole morale » inébranlable dans un monde politique souvent perçu comme opportuniste.

« Il ne cache pas ses valeurs parce qu’elles façonnent chacune de ses décisions politiques », explique David Thompson, analyste au Washington Policy Institute. « Cette apparition est calculée et s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer sa connexion avec l’électorat chrétien. »

Une stratégie électorale assumée

L’affichage de symboles religieux peut également être perçu comme un moyen pour Marco Rubio de consolider sa position en vue d’éventuelles ambitions présidentielles. Bien qu’il n’ait pas officiellement annoncé sa candidature pour 2028, certains observateurs politiques voient dans ses récentes apparitions un effort pour renforcer sa stature nationale et séduire les électeurs évangéliques et catholiques, deux blocs décisifs dans les primaires républicaines.

« Rubio joue sur une corde sensible : celle de l’identité religieuse en Amérique », souligne Susan Keller, professeure en sciences politiques à l’université de Columbia. « Dans un pays où une grande partie de l’électorat reste profondément croyante, ce type de geste peut faire la différence lors d’une campagne électorale. »

Entre conviction personnelle et message diplomatique

Cependant, cette démonstration publique de foi soulève des interrogations sur l’influence des croyances personnelles du Secrétaire d’État sur sa gestion des affaires étrangères. Chargé de représenter les États-Unis sur la scène mondiale, Marco Rubio est en première ligne sur des dossiers sensibles comme les relations avec le Moyen-Orient, les droits humains ou encore la liberté religieuse.

Certains critiques craignent que ses convictions catholiques rigoureuses puissent influencer de manière excessive ses décisions diplomatiques, en particulier sur des sujets liés aux minorités religieuses ou aux conflits au Proche-Orient. « Il existe un risque que sa vision du monde soit trop façonnée par sa foi, au détriment d’une approche pragmatique et équilibrée », avertit Rachel Greenfield, experte en relations internationales.

Pour ses défenseurs, au contraire, cette foi est un atout. « Marco Rubio est un homme de principes. Sa foi ne le détourne pas de ses responsabilités, elle lui donne au contraire une perspective morale essentielle dans la gestion des crises mondiales », affirme un conseiller proche sous couvert d’anonymat.

Une tradition politique bien ancrée

Loin d’être un cas isolé, Marco Rubio s’inscrit dans une longue tradition américaine où religion et politique sont étroitement imbriquées. De John F. Kennedy, premier président catholique, à George W. Bush, évangélique convaincu, de nombreux dirigeants américains ont fait de leur foi un pilier de leur identité publique. Cette articulation entre croyances religieuses et action politique continue de façonner le débat national, notamment au sein du Parti républicain.

En arborant la croix de cendre lors de son apparition télévisée, Rubio renforce ainsi son image d’homme politique fidèle à ses valeurs et à l’Amérique chrétienne traditionnelle. Un message fort dans un contexte où la question des valeurs morales et religieuses demeure centrale dans l’imaginaire collectif et le paysage politique américain.

Avec ce geste, Marco Rubio ne se contente pas d’affirmer ses convictions spirituelles : il pose également les jalons d’un futur politique où foi et pouvoir restent indissociables.

Imam chroniqueur Babacar DIOP

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