Nigeria : un officier de l’armée brûlé vif par son épouse, six mois après leur mariage

Le lieutenant Samson Haruna meurt à la suite d’un acte conjugal d’une extrême violence
Le Nigeria est sous le choc après la mort tragique du lieutenant Samson Haruna, médecin militaire au sein du 6ᵉ bataillon du Service médical régimentaire. L’officier a succombé le 22 septembre 2025 à des brûlures graves, infligées par son épouse, Retyit Obadiah Dalong, dans leur logement de la caserne Wellington Bassey à Ibagwa, dans l’État d’Akwa Ibom.

Les faits sont d’une brutalité rare. Selon les témoignages recueillis et les premiers rapports d’enquête, la jeune femme aurait aspergé son mari d’essence avant d’y mettre le feu, à la suite d’une dispute conjugale alimentée par des soupçons d’infidélité. Le couple s’était marié le 21 avril 2025 à Jos, dans l’État du Plateau.
Gravement atteint, l’officier avait été transporté d’urgence au centre médical de la caserne, puis transféré à l’hôpital universitaire d’Uyo, où il est décédé quelques jours plus tard malgré les efforts du personnel soignant.
L’épouse a été immédiatement arrêtée et placée en détention préventive. L’armée nigériane a ordonné l’ouverture d’une enquête interne, confiée à la police militaire, en parallèle de la procédure judiciaire civile.
Cette affaire, désormais largement relayée par les médias locaux, dépasse le cadre du simple fait divers. Elle met en lumière la montée des violences conjugales au Nigeria, un phénomène souvent minoré dans l’espace public.
Les données du National Bureau of Statistics (NBS) indiquent qu’une femme sur trois a déjà subi une forme de violence domestique. En revanche, les violences exercées par des femmes contre leurs conjoints demeurent peu documentées, souvent tues par honte ou par crainte du ridicule social.
Ce drame montre que la violence, lorsqu’elle s’invite dans le couple, ne connaît ni genre, ni statut social. Que l’auteure soit instruite ou non, civile ou épouse de militaire, la colère, la jalousie et le ressentiment peuvent déborder tout cadre rationnel.
Les proches du couple décrivent un mariage apparemment harmonieux, mais marqué ces dernières semaines par des disputes récurrentes. L’hypothèse d’une jalousie exacerbée est au centre de l’enquête.
Même si les causes précises restent à établir, les psychologues familiaux interrogés par la presse nigériane rappellent que l’absence de gestion émotionnelle dans le couple peut devenir un terrain fertile à la violence, surtout lorsqu’elle s’installe dans un contexte de méfiance et d’orgueil blessé.
Ce drame remet également sur la table la question du soutien psychologique dans les environnements militaires, où le stress et la pression hiérarchique peuvent aggraver les tensions domestiques.
Parce que le drame s’est produit dans une enceinte militaire, les autorités doivent concilier deux impératifs : préserver la discipline interne et garantir la transparence de l’enquête.
Le porte-parole de l’armée nigériane a confirmé que la justice militaire collaborait avec la police d’État afin d’assurer que les faits soient établis et que les responsabilités soient pleinement assumées. Plusieurs organisations de la société civile ont demandé que le procès se tienne publiquement, pour éviter tout soupçon d’étouffement de l’affaire.
Le lieutenant Haruna, médecin militaire respecté, représentait une génération d’officiers dévoués au service du pays. Son épouse, aujourd’hui incarcérée, fait face à la perspective d’une lourde peine de prison.
Deux carrières, deux vies et deux familles sont désormais détruites par un seul acte celui d’une colère devenue incendie.
Ce drame rappelle que la violence conjugale, sous toutes ses formes, demeure une plaie silencieuse dans les sociétés africaines comme ailleurs.
Il souligne la nécessité pour les institutions, civiles comme militaires, de renforcer les programmes de médiation conjugale et d’éducation émotionnelle, afin d’éviter que le foyer lieu censé être un abri ne devienne un espace de mort.
Rédaction : Celine Dou
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