Quand le foot africain devient un festival de rires

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Quand le foot africain devient un festival de rires

Imam chroniqueur Babacar Diop

Le football africain dépasse désormais le simple cadre du jeu : il se transforme en scène d’humour et de créativité. Entre mèmes, vidéos et commentaires cinglants, les supporters font du rire un outil de fraternité. Pour l’imam chroniqueur Babacar Diop, cette légèreté populaire est une véritable “da’wah douce” qui unit les peuples.

Rire et football : un mariage africain

Sur les pelouses comme sur les réseaux sociaux, chaque match des Lions du Sénégal, des Léopards du Congo ou des Mourabitounes de Mauritanie devient un théâtre à ciel ouvert. Les internautes rivalisent d’imagination pour taquiner leurs voisins, transformant chaque but, chaque arrêt spectaculaire en une occasion de dérision bienveillante.

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Le sociologue camerounais Joseph-Antoine Bell résume cette alchimie :

« Le football africain est une prière profane, un rite collectif où le rire, la raillerie et le jeu de mots tiennent lieu d’encens. »
(Le football, une religion en Afrique, Éditions Nouvelles du Sud, 2019, p. 42)

L’humour, ciment de la fraternité

Selon Alioune Sow, spécialiste des cultures sportives :

« Le rire collectif, surtout sur les réseaux sociaux, permet à la jeunesse africaine de créer une communauté symbolique qui dépasse les frontières politiques et linguistiques. »
(Sociologie du rire populaire africain, L’Harmattan, 2022, p. 118)

Pour l’imam chroniqueur Babacar Diop, l’humour partagé reflète la sagesse du Prophète (PSL) :

« Quand les peuples se taquinent sans se haïr, ils cultivent la paix du cœur. Le Prophète lui-même riait avec ses compagnons, toujours dans le respect et la bienveillance. »

Le rire, antidote à la violence symbolique

Face aux tensions parfois exacerbées par la compétition, l’humour agit comme un contrepoids. Il désamorce les conflits, relativise les défaites et humanise l’adversaire. Le philosophe béninois Paulin Hountondji l’explique :

« Rire de soi, c’est déjà s’affranchir de la peur de l’autre. »
(Culture et vérité, Présence Africaine, 2004, p. 231)

Ainsi, les joutes Sénégal–Congo ou Cameroun–Côte d’Ivoire deviennent des concours de créativité. Les tweets et mèmes se transforment en passes et feintes, où l’esprit l’emporte sur la rivalité.

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Une CAN des émotions et du rire

À ce rythme, la prochaine Coupe d’Afrique des Nations pourrait bien instaurer deux trophées : celui du plus beau but… et celui du meilleur tweet. Selon l’imam chroniqueur Babacar Diop :

« Les peuples africains ont compris que le sport n’est pas qu’une affaire de muscles. Le verbe, le rire et la créativité sont des armes pacifiques : ils élèvent, unissent et font grandir. »

Une leçon de sagesse africaine

Au-delà du ballon, cette légèreté populaire révèle un humanisme profond. Derrière les blagues et taquineries, se cache la conscience d’une destinée commune. Comme le rappelait Cheikh Ahmadou Bamba :

« Celui qui rit sans nuire au cœur de son frère rit pour Dieu. »
(Massâlik al-Jinân)

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Imam chroniqueur
Babacar Diop

Tant que nos matchs se termineront par des éclats de rire plutôt que par des coups de sifflet diplomatiques, le football africain continuera de rouler au rythme du cœur de ses peuples.

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