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Sénégal : Hausse des taxes sur l’alcool et le tabac : Une initiative pour dissuader la consommation

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Sénégal : Hausse des taxes sur l’alcool et le tabac : Une initiative pour dissuader la consommation

Dans le cadre de l’harmonisation fiscale au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO, le gouvernement sénégalais a procédé à une révision des taxes applicables aux produits du tabac et aux boissons alcoolisées.

Une note de service, datée du 6 mars 2025, instaure une augmentation de la fiscalité sur ces produits, avec pour objectif de réduire leur consommation et d’aligner le pays sur les directives régionales.

Désormais, une taxe additionnelle s’ajoute aux droits d’accise de 50 % sur les boissons alcoolisées.

Son montant varie en fonction du degré d’alcool : 800 FCFA par litre pour les boissons titrant entre 6° et 15°, et 3 000 FCFA par litre pour celles dépassant 15°.

Une modification majeure concerne la méthode de calcul : la taxation s’applique désormais sur le volume total du produit et non plus sur la quantité d’alcool qu’il contient.

Seuls les vins en vrac destinés à l’industrie, conditionnés en fûts de 200 litres ou plus, échappent à cette nouvelle taxation.Le secteur du tabac est également impacté par cette réforme.

La note de service impose un droit d’accise de 70 % sur les tabacs importés, une hausse significative qui vise à réduire leur accessibilité sur le marché sénégalais.

Cette mesure s’inscrit dans une logique de santé publique, les autorités espérant ainsi freiner la consommation de tabac, notamment chez les jeunes.

Selon des experts en fiscalité, cette réforme devrait accroître les recettes de l’État, tout en jouant un rôle dissuasif sur la consommation de ces produits considérés comme nocifs.

Toutefois, certains acteurs économiques, notamment dans le secteur des boissons alcoolisées et du tabac, expriment des inquiétudes quant aux effets de cette hausse sur leur activité.

Des commerçants redoutent une baisse de la demande et une montée du marché noir, tandis que des consommateurs dénoncent une taxation jugée excessive.

« Cette augmentation risque de pousser les consommateurs vers des produits de contrebande, dont la qualité n’est pas contrôlée », prévient un détaillant du marché de Colobane.

De leur côté, les autorités restent fermes sur leur position. « Il s’agit d’une mesure nécessaire pour protéger la santé publique et renforcer nos ressources fiscales », a déclaré un responsable du ministère des Finances.

Le débat est donc lancé entre nécessité de régulation, enjeux de santé publique et impacts économiques. Reste à voir si ces nouvelles taxes produiront les effets escomptés.

Imam chroniqueur Babacar DIOP

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