Menu

Suspension de la Couverture Sécuritaire par la Police lors des Combats de Lutte au Sénégal : Enjeux et Perspectives

Partager cet article

Suspension de la Couverture Sécuritaire par la Police lors des Combats de Lutte au Sénégal : Enjeux et Perspectives

La lutte sénégalaise, véritable pilier culturel et sportif du pays, est aujourd’hui confrontée à une crise majeure. La récente décision du ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, de suspendre “jusqu’à nouvel ordre” la couverture sécuritaire des combats de lutte a suscité de vives réactions parmi les acteurs et spécialistes du milieu. Cette mesure fait suite à des incidents violents survenus lors d’un combat à l’Arène nationale, mettant en lumière les défis liés à la sécurité de ces événements.

Contexte des Incidents Récents

Le 16 février 2025, lors du combat très attendu entre Franc et Ama Baldé à l’Arène nationale, des débordements ont été constatés. De nombreux amateurs, bien que munis de billets, n’ont pu accéder au stade en raison de l’atteinte de la capacité maximale. La fermeture des portes par la police a entraîné des actes de vandalisme, des destructions de biens publics et privés, et tragiquement, l’agression mortelle d’un jeune dans la banlieue dakaroise. Le ministre de l’Intérieur a pointé du doigt des “manquements répétés” du Comité national de Gestion de la Lutte (CNG) et des organisateurs, notamment concernant le respect des horaires, la gestion des spectateurs et la prévention des affrontements entre supporters.

Réactions des Acteurs de la Lutte

Moustapha Kandji, porte-parole du CNG, a rappelé l’importance cruciale de la sécurité policière dans l’organisation des combats : “Le règlement dit que sans sécurité policière, il n’y a pas de combat de lutte.” Il a également souligné que le CNG ne peut organiser de combats sans l’appui des forces de l’ordre et espère une levée rapide de cette suspension après concertation avec les autorités compétentes.

Le promoteur Makane Mbengue a exprimé son inquiétude face à cette décision, déclarant : “Nous espérons que le ministre de l’Intérieur reviendra vite sur sa décision de suspendre la couverture sécuritaire des combats de lutte.” Il souligne que cette mesure pourrait avoir des répercussions économiques et culturelles significatives pour le milieu de la lutte.

De son côté, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a exprimé son désaccord avec la décision de la police, affirmant que “la police doit proposer des mesures pour assurer la sécurité des personnes et des biens lors des combats de lutte et des matchs de football navétane”. Il appelle à une collaboration renforcée entre les forces de l’ordre et les organisateurs pour garantir la sécurité tout en préservant l’essence culturelle de la lutte.

Propositions pour une Nouvelle Approche Sécuritaire

Face à cette situation, plusieurs propositions émergent pour repenser la sécurité lors des combats de lutte. Certains suggèrent de responsabiliser davantage les organisateurs en renforçant les dispositifs internes de sécurité et en collaborant étroitement avec des sociétés de sécurité privées formées aux spécificités culturelles de la lutte sénégalaise. D’autres appellent à une réforme structurelle du CNG pour une meilleure gestion des événements et une communication plus efficace avec les forces de l’ordre.

Conclusion

La suspension de la couverture sécuritaire par la police lors des combats de lutte au Sénégal marque un tournant décisif pour ce sport emblématique. Il est impératif que tous les acteurs concernés – autorités, organisateurs, lutteurs et supporters – collaborent étroitement pour instaurer un cadre sécuritaire adapté, garantissant la pérennité et la sérénité de la lutte sénégalaise.
Iman chroniqueur
Babacar DIOP


Partager cet article

Recherche en direct

Catégories

Autres publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Activer les notifications Accepter Non, merci