
L’escalade militaire entre Israël et l’Iran franchit un nouveau seuil critique. En réponse à une série de frappes israéliennes meurtrières menées contre ses infrastructures stratégiques, l’Iran envisage désormais de fermer le détroit d’Hormuz, un passage maritime essentiel pour le commerce mondial de l’énergie.
L’annonce a été faite par le parlementaire iranien Esmaeil Kowsari, dans une déclaration relayée par la télévision d’État iranienne Press TV. « L’Iran envisage sérieusement de bloquer le détroit d’Hormuz », a-t-il affirmé, soulignant que cette mesure constituerait une réponse directe aux actions militaires israéliennes.
À lire aussi : Le Japon condamne fermement les frappes israéliennes sur l’Iran et appelle à la retenue
Le détroit d’Hormuz, situé entre le golfe d’Oman et le golfe Persique, est l’un des couloirs maritimes les plus stratégiques au monde. Environ 17 millions de barils de pétrole y transitent chaque jour, soit près de 20 % de la consommation mondiale. Toute tentative de fermeture du détroit aurait donc des répercussions immédiates sur les marchés pétroliers internationaux, en provoquant une flambée des prix et des perturbations logistiques majeures.
Cette déclaration iranienne intervient dans un contexte de fortes tensions. Vendredi dernier, Israël a lancé une série de frappes ciblées contre des sites militaires et scientifiques en Iran, notamment des installations liées aux programmes nucléaire et balistique du pays. Selon des sources proches des autorités iraniennes, ces attaques ont provoqué la mort d’au moins 78 personnes, parmi lesquelles figuraient plusieurs hauts responsables militaires et chercheurs. Environ 320 personnes auraient également été blessées.
La riposte iranienne n’a pas tardé. Dans la nuit qui a suivi, des missiles balistiques ont été tirés en direction de plusieurs sites israéliens. Le bilan provisoire fait état de trois morts et plus de 170 blessés, selon les médias locaux israéliens.
À lire aussi : La Chine dénonce les frappes israéliennes en Iran et appelle à une désescalade diplomatique
À l’ONU, le représentant permanent de l’Iran a dénoncé une agression flagrante de la souveraineté iranienne et a mis en garde contre une extension du conflit. Téhéran affirme qu’il se réserve le droit de répondre « de manière appropriée et proportionnée » à toute nouvelle attaque.
De nombreux analystes estiment que la fermeture du détroit d’Hormuz constituerait une escalade majeure, susceptible d’entraîner une confrontation militaire plus large impliquant les puissances régionales et mondiales. Les États-Unis, traditionnellement garants de la sécurité maritime dans la région, n’ont pas encore officiellement réagi à la menace de fermeture, mais Washington a souvent déclaré que toute obstruction à la libre circulation dans le détroit serait considérée comme une ligne rouge.
L’évolution de la situation est suivie de près par les chancelleries du monde entier. L’Union européenne a appelé à la désescalade immédiate et à la reprise du dialogue, tandis que plusieurs pays arabes expriment leur inquiétude face au risque d’une guerre généralisée dans le Golfe.
À lire aussi : Tensions croissantes au Moyen-Orient : Trois drones israéliens abattus au-dessus de Qom
Alors que les tensions atteignent un point critique, la communauté internationale appelle à la retenue. Mais dans un climat déjà fortement instable, la moindre étincelle pourrait suffire à enflammer durablement une région cruciale pour l’économie mondiale.
Imam chroniqueur Babacar Diop