Tim Walz suggère une médiation chinoise pour désamorcer le conflit Israël-Iran

Partager cet article

Lors d’un événement organisé par le Center for American Progress à Washington D.C., le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a surpris l’assistance en avançant que la Chine pourrait être la seule puissance en mesure de jouer un rôle de médiateur crédible dans la crise opposant Israël à l’Iran.

Tim Walz suggère une médiation chinoise pour désamorcer le conflit Israël-Iran

Face à une montée des tensions dans la région, exacerbée par des frappes israéliennes sur le territoire iranien ayant causé d’importantes pertes civiles selon les autorités iraniennes, la communauté internationale cherche des voies de désescalade. Interrogé par Neera Tanden, présidente du groupe de réflexion progressiste, Tim Walz a répondu sans détour :

« Le fait qu’Israël frappe l’Iran est une escalade. C’est un euphémisme. Qui peut intervenir dans cette situation ? Qui détient encore une forme d’autorité morale ou de crédibilité sur la scène mondiale ? Certainement pas les États-Unis, car nous ne sommes plus perçus comme un acteur neutre – et ne l’avons peut-être jamais été », a déclaré le gouverneur.

Avant d’ajouter de manière surprenante :

« Ce pourrait être les Chinois. »

Cette déclaration a immédiatement attiré l’attention, tant elle tranche avec le discours habituel des responsables politiques américains, généralement critiques à l’égard de Pékin. Walz, pressenti comme candidat démocrate potentiel à la vice-présidence pour les élections de 2024, entretient cependant des liens anciens avec la Chine, où il a enseigné l’anglais dans les années 1990. À cette époque, il s’était déjà distingué par des propos favorables à certains aspects du système social chinois, déclarant notamment :

« Là-bas, tout le monde est censé être égal. Le médecin et l’ouvrier gagnent la même chose. Ils ont droit à la nourriture et au logement. »

Des propos qui résonnent aujourd’hui de manière particulière, alors que Pékin est régulièrement critiqué pour ses atteintes aux droits humains, notamment à l’encontre de la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang. Lors de son intervention, Walz n’a d’ailleurs pas évoqué ces questions sensibles, se concentrant uniquement sur la capacité diplomatique de la Chine.

Les analystes politiques divergent quant à l’interprétation de cette sortie. Pour certains, elle reflète une vision pragmatique, dans un contexte où la diplomatie américaine semble affaiblie au Moyen-Orient. Pour d’autres, elle soulève des interrogations sur la cohérence des valeurs que doivent incarner les représentants américains, surtout lorsqu’il s’agit de légitimer un acteur aussi controversé sur le plan international que la Chine.

En évoquant Pékin comme médiateur possible, Walz remet en question non seulement la place des États-Unis sur la scène diplomatique, mais aussi les équilibres géopolitiques mondiaux en mutation. Reste à savoir si cette idée, pour l’instant marginale dans le débat américain, trouvera un écho plus large dans les semaines à venir.

Imam chroniqueur Babacar Diop

Partager cet article

Recherche en direct

Catégories

Autres publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Activer les notifications Accepter Non, merci