Signée le 14 octobre 2022 après plus d’une décennie de lutte, la Convention collective des journalistes et techniciens des médias privés au Togo est officiellement entrée en vigueur début 2024. Toutefois, son application effective reste un défi. Face à ce constat, le Syndicat National des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT) a lancé une vaste campagne de vulgarisation pour sensibiliser les professionnels des médias sur l’importance de ce texte et les moyens d’en faire un véritable outil de protection.
La signature de la Convention collective en 2022 a été saluée comme une victoire majeure pour les journalistes togolais, garantissant de meilleures conditions de travail, des droits clairement définis et une reconnaissance accrue du métier. Pourtant, une Convention ne vaut que par son application. Conscient de cet enjeu, le SYNJIT veut éviter que ce texte ne demeure un document symbolique sans réelle portée.
« Nous avons gagné une bataille en obtenant cette Convention, mais la guerre pour son application ne fait que commencer. Si nous n’en faisons pas une réalité quotidienne, elle restera lettre morte », affirme Narcisse Prince Agbodjan, Secrétaire Général du SYNJIT.
C’est dans cet esprit que le syndicat a initié une campagne de sensibilisation à travers la publication régulière d’articles explicatifs sur sa page Facebook et d’autres plateformes numériques. L’objectif est de permettre aux journalistes de s’approprier ce texte et d’en faire un levier pour améliorer leur cadre de travail.
Au-delà des publications en ligne, le SYNJIT prévoit une série d’interviews, d’articles et d’émissions audiovisuelles pour expliquer le contenu de la Convention collective et encourager sa mise en œuvre effective.
« Nous devons refuser que cette avancée majeure soit reléguée à de simples promesses sans lendemain. Chaque journaliste togolais doit comprendre que ses droits sont désormais inscrits dans un texte légal qu’il peut et doit faire valoir », martèle le SG du SYNJIT.
Cette démarche vise à faire en sorte que la Convention ne soit pas seulement un acquis syndical, mais un document réellement appliqué par les employeurs et défendu par les travailleurs des médias.
Pour que la Convention collective prenne tout son sens, le SYNJIT appelle à l’implication de tous les journalistes, qu’ils soient salariés ou indépendants. L’enjeu est de transformer cette avancée en une amélioration concrète des conditions de travail et en une professionnalisation accrue du secteur des médias privés.
La lutte ne s’arrête donc pas à la signature de la Convention. Son appropriation par les journalistes et son respect par les employeurs seront déterminants pour que ce texte marque un véritable tournant dans l’exercice du journalisme au Togo.
Jean-Marc Ashraf EDRON
