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Togo/Grossesses en milieu scolaire : la sanction de la DRE Plateaux-Ouest, une solution efficace ou un coup d’épée dans l’eau ?

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Togo/Grossesses en milieu scolaire : la sanction de la DRE Plateaux-Ouest, une solution efficace ou un coup d’épée dans l’eau ?

Les grossesses en milieu scolaire sont un problème récurrent dans la région des Plateaux-Ouest au Togo, mettant en péril l’éducation de nombreuses jeunes filles.
Pour endiguer ce phénomène, la Direction Régionale de l’Éducation des Plateaux-Ouest (DRE PLO) a opté pour une mesure radicale : l’exclusion des élèves identifiés comme responsables de ces grossesses. Une décision qui, si elle vise à dissuader de futurs cas, soulève également de nombreuses interrogations sur son efficacité et son impact social.

La recrudescence des grossesses précoces en milieu scolaire constitue un véritable défi pour le système éducatif togolais. Chaque année, plusieurs jeunes filles abandonnent les cours, victimes d’un phénomène qui compromet leur avenir académique et professionnel. Face à cette situation alarmante, la DRE PLO a choisi la répression en excluant les auteurs des grossesses.

Si cette mesure vise à envoyer un message fort en responsabilisant les élèves et en imposant un cadre disciplinaire strict, elle pose néanmoins la question de son impact réel. L’exclusion des élèves concernés les prive également de leur droit à l’éducation, ce qui pourrait, à long terme, aggraver leur précarité et favoriser leur marginalisation au lieu d’apporter une solution durable.

Togo/Grossesses en milieu scolaire : la sanction de la DRE Plateaux-Ouest, une solution efficace ou un coup d’épée dans l’eau ?
Togo/Grossesses en milieu scolaire : la sanction de la DRE Plateaux-Ouest, une solution efficace ou un coup d’épée dans l’eau ?
Togo/Grossesses en milieu scolaire : la sanction de la DRE Plateaux-Ouest, une solution efficace ou un coup d’épée dans l’eau ?

L’annonce de cette décision a immédiatement divisé l’opinion. D’un côté, certains responsables scolaires et parents estiment que cette approche sévère est nécessaire pour restaurer la discipline et prévenir de nouveaux cas. Pour eux, il s’agit d’un signal fort envoyé aux élèves afin de leur rappeler l’importance du respect des règlements scolaires et des conséquences de leurs actes.

D’un autre côté, plusieurs organisations de défense des droits des enfants s’inquiètent des effets pervers de cette sanction. Selon elles, exclure ces élèves sans leur offrir d’alternatives éducatives ou de suivi pourrait aggraver la situation en poussant ces jeunes vers la déscolarisation définitive, le chômage ou même la délinquance. Ces associations plaident pour des mesures plus préventives et éducatives, telles que des campagnes de sensibilisation et un accompagnement des jeunes filles enceintes afin qu’elles puissent poursuivre leurs études.

Si la DRE PLO a choisi la répression pour endiguer les grossesses en milieu scolaire, la question reste posée : cette approche est-elle réellement efficace sur le long terme ? De nombreux experts estiment qu’au-delà des sanctions, il est essentiel de mettre en place des stratégies de prévention et d’accompagnement adaptées, telles que :

  • Un renforcement de l’éducation sexuelle et reproductive dans les écoles, afin de mieux informer les élèves sur les risques et responsabilités liés à la sexualité.
  • Une implication active des parents et des communautés, pour encourager le dialogue sur ces sujets souvent tabous et promouvoir une prise de conscience collective.
  • Des dispositifs de réintégration scolaire pour les jeunes filles enceintes, leur permettant de poursuivre leur scolarité sans être stigmatisées.

La décision de la DRE PLO marque un tournant dans la gestion des grossesses en milieu scolaire, mais elle soulève des questions de fond sur l’équilibre entre discipline et droit à l’éducation. Si elle peut avoir un effet dissuasif à court terme, son efficacité à long terme dépendra de la mise en place d’un cadre plus inclusif et préventif.

L’avenir dira si cette politique permettra de freiner le phénomène ou si elle devra être repensée pour mieux répondre aux réalités sociales et éducatives des jeunes Togolais.

Jean-Marc Ashraf EDRON

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