Togo/Opposition et OSC : Appel à la justice pour les victimes de la répression et au report des élections municipales.

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Togo/Opposition et OSC : Appel à la justice pour les victimes de la répression et au report des élections municipales.

Lomé, 4 juillet 2025 – Alors que la campagne électorale pour les élections municipales prévues le 17 juillet bat son plein sur l’ensemble du territoire, une frange de l’opposition politique et de la société civile togolaise appelle à une suspension immédiate du processus. Regroupées autour d’une déclaration conjointe, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), les Forces Démocratiques pour la République (FDR), ainsi que les organisations Novation Internationale et le Front Citoyen Togo Debout ont exigé, jeudi, le report sine die des municipales et l’ouverture d’une enquête internationale sur les violences meurtrières ayant émaillé les manifestations de fin juin.

Dans un communiqué sans concession, les signataires dénoncent la répression sanglante des mobilisations citoyennes tenues les 26, 27 et 28 juin 2025, au cours desquelles plusieurs jeunes togolais sont descendus dans les rues pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » du pouvoir en place et le changement unilatéral de la Constitution de 1992, marquant l’entrée dans une cinquième République.

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« Ce sont des manifestations pacifiques qui ont été brutalement écrasées par les forces de défense et de sécurité, épaulées par des miliciens fidèles au régime », accusent les organisations dans leur déclaration commune.

Elles affirment que cette répression aurait fait au moins sept morts, plusieurs blessés graves, des arrestations massives et des disparitions encore non élucidées. Les familles endeuillées, les blessés et les détenus ont reçu le soutien moral et les condoléances des signataires, qui exigent également que les auteurs et commanditaires de ces actes soient traduits en justice, à travers une enquête internationale indépendante.

Pour les responsables de l’ANC, des FDR et des deux OSC, le contexte sécuritaire et émotionnel actuel est incompatible avec la tenue d’élections crédibles et apaisées.

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« Le climat de peur instauré par les violences récentes ne permet ni la libre expression des opinions, ni une campagne électorale sereine. Le pays est encore sous le choc », soulignent-ils.

Outre les préoccupations sécuritaires, les acteurs pointent également du doigt des dysfonctionnements structurels du processus électoral :

une CENI affaiblie et partiellement renouvelée, alors que le Parlement est désormais bicaméral ;

l’absence de réforme du cadre électoral, pourtant jugée cruciale pour garantir l’équité, la transparence et la confiance des citoyens dans les institutions.

« La mascarade électorale qui se profile ne saurait bénéficier de notre caution. Nous refusons de participer à un processus biaisé, au mépris de la souffrance de nos concitoyens », ont conclu les signataires, appelant les autorités à la responsabilité et au respect des principes démocratiques.

Alors que d’un côté, les campagnes battent leur plein dans certaines localités avec une forte mobilisation de la majorité au pouvoir, ce front de contestation rappelle les fractures persistantes du paysage politique togolais. À quelques jours du scrutin, l’enjeu est désormais de savoir si le pouvoir entend maintenir le cap, ou s’ouvrir à un dialogue avec les acteurs appelant au gel du processus.

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