Visa de réciprocité : Bamako impose jusqu’à 10 000 dollars aux voyageurs américains

En réaction à la politique américaine de « caution de visa » appliquée aux citoyens maliens, les autorités de Bamako ont décidé de mettre en place une mesure de réciprocité stricte. Désormais, tout ressortissant américain souhaitant se rendre au Mali pour un séjour d’affaires ou de tourisme devra s’acquitter d’un montant compris entre 5 000 et 10 000 dollars américains.
Cette décision, annoncée par le ministère malien des Affaires étrangères, vise à répondre au programme pilote de caution de visa instauré récemment par Washington. Ce dispositif oblige certains voyageurs étrangers, dont les Maliens, à verser une somme importante en garantie avant l’obtention du visa, somme remboursable uniquement en cas de respect des conditions de séjour.
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Selon les autorités maliennes, cette mesure s’inscrit dans un principe de réciprocité diplomatique et d’égalité souveraine entre États. « Le Mali ne saurait rester passif face à une politique jugée discriminatoire à l’encontre de ses citoyens », a précisé un communiqué officiel.
Des analystes estiment que cette décision pourrait tendre davantage les relations consulaires entre les deux pays. Le professeur Alioune Tine, spécialiste des relations internationales africaines, rappelle que « la diplomatie de réciprocité est un instrument ancien, mais souvent risqué dans un contexte de dépendance économique ou sécuritaire » (in Les enjeux de la souveraineté africaine, Karthala, 2023, p. 214).
De leur côté, plusieurs observateurs y voient un acte d’affirmation nationale. Pour le chercheur Hamidou Konaté, « Bamako cherche à rappeler que la souveraineté ne se négocie pas, même dans les rapports asymétriques avec les grandes puissances » (Relations internationales africaines, L’Harmattan, 2022, p. 98).
En attendant une éventuelle révision du dispositif américain, cette mesure symbolique mais coûteuse pourrait freiner les échanges touristiques et économiques entre les États-Unis et le Mali.
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imam chroniqueur
Babacar Diop













