Zar Electrik : L’alchimie musicale entre traditions africaines et rythmes électro

Partager cet article

Basé à Marseille, le groupe franco-marocain Zar Electrik bouscule les frontières musicales et s’impose comme un véritable pionnier de l’électro africaine. Formé en 2019, le trio composé d’Annas Zine, Arthur Péneau et Did Miosine s’illustre aujourd’hui avec son premier album Koyo, succédant au succès remarqué de leur EP Hawa en 2023.

Zar Electrik : L’alchimie musicale entre traditions africaines et rythmes électro

Une fusion vibrante entre tradition et modernité

Zar Electrik propose une expérience sonore où les rythmes gnaouas s’entrelacent aux pulsations électroniques. Cette fusion aboutit à une musique hypnotique, exaltante, porteuse d’un message social fort. Leur nom d’album, Koyo, fait référence à un danseur emblématique de la tradition gnaoua, figure de liberté et de résistance. Il évoque aussi l’histoire douloureuse des esclaves sub-sahariens au Maghreb, transformée ici en puissance d’expression artistique.

Les titres de Koyo, interprétés en arabe, français et espagnol, abordent des thèmes universels comme l’immigration, le vivre-ensemble, et l’identité culturelle, inscrivant le groupe dans une démarche profondément humaniste.

Une esthétique sonore repensée

L’originalité du groupe repose sur son approche organique de la musique électronique. Le producteur Did Miosine, expert en synthétiseurs, explique que les structures rythmiques traditionnelles se prêtent naturellement à la techno et à la trance, créant un espace musical où l’auditeur est invité à une danse collective libératrice.

L’apport d’Arthur Péneau est également déterminant. Inspiré par sa rencontre avec le maître de kora guinéen Karamoko Bangoura, il a conçu une kora électrique sans calebasse, plus légère, adaptée aux performances scéniques modernes, tout en conservant l’âme de l’instrument originel.

De son côté, Annas Zine, natif de Casablanca, puise dans la tradition gnaoua tout en revendiquant une liberté artistique qui le pousse à explorer des sonorités proches des chants ouest-africains. Sa voix puissante et grave résonne comme un pont entre les continents et les époques.

Une scène internationale conquise

Depuis sa formation, Zar Electrik a su trouver un écho immédiat sur la scène musicale marseillaise, puis au-delà. Leur style éclectique, à la croisée des influences africaines, orientales et électroniques, séduit un public de plus en plus large. En tournée internationale, ils enchaînent les concerts en Europe, rassemblant des générations et des cultures autour d’une énergie scénique communicative.

« Dès les premiers accords, quelque chose de magique se produit », confie Annas Zine. « Le public entre en transe, qu’il soit jeune ou plus âgé, européen, africain ou d’ailleurs. La musique devient alors un langage universel. »

Une vision pan-africaine

Plus qu’un groupe, Zar Electrik porte une vision pan-africaine et diasporique de la musique. Comme le rappelle Arthur Péneau, leur ambition est de mettre « tout le continent africain en harmonie ». Un pari audacieux, relevé avec brio par une musique qui transcende les frontières linguistiques et géographiques, tout en restant profondément ancrée dans la mémoire collective des peuples.

Zar Electrik n’est pas seulement un groupe musical. C’est un laboratoire sonore, une plateforme de dialogue culturel, et un porte-voix moderne pour les racines africaines, réinventées dans une modernité vibrante.

Imam chroniqueur Babacar Diop

Partager cet article

Recherche en direct

Catégories

Autres publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Activer les notifications Accepter Non, merci