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À Atakpamé, les jeunes s’approprient la Score Card pour réclamer des services publics plus équitables

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À Atakpamé, les jeunes s’approprient la Score Card pour réclamer des services publics plus équitables

Avec l’outil Young Citizen Score Card, les jeunes d’Atakpamé deviennent acteurs du changement, plaçant la redevabilité au cœur de la gouvernance locale.

Du 24 au 26 avril 2025, la ville d’Atakpamé a été le théâtre d’une dynamique citoyenne inédite. Réunis à l’hôtel Flamboyant, 25 jeunes issus du Youth Panel Atakpamé et d’organisations d’enfants et de jeunes (OEJ) partenaires ont participé à une formation intensive sur l’outil Young Citizen Score Card (YCSC). Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet Girls Lead 2 : Les filles s’engagent, un projet qui vise à renforcer la participation des jeunes, en particulier des filles, à la gouvernance locale et à la défense de leurs droits.

La Young Citizen Score Card est bien plus qu’un simple outil d’évaluation. C’est une méthodologie participative, axée sur les droits, qui permet aux citoyens – ici, les jeunes – d’analyser de façon critique la qualité des services publics auxquels ils ont droit, de dialoguer directement avec les prestataires (agents de santé, enseignants, autorités locales), et de co-construire des solutions pour améliorer ces services.

Le projet accorde une attention particulière aux violences basées sur le genre et à l’inégalité d’accès aux services. Dans un contexte où les jeunes filles sont souvent marginalisées ou réduites au silence, Girls Lead 2 crée un espace sécurisé pour qu’elles prennent la parole, s’expriment sur les discriminations qu’elles subissent, et proposent des actions pour y remédier.

Pendant la formation, les participants ont suivi les différentes étapes de la méthodologie Score Card :

  • La phase de préparation, avec la sélection des thématiques et des services à évaluer (santé, éducation, protection contre les VBG) ;
  • L’évaluation participative, où les jeunes ont exprimé leur ressenti par rapport aux services reçus, à travers des notes et commentaires ;
  • L’interface avec les prestataires, moment crucial de dialogue et d’écoute mutuelle ;

Et enfin, l’élaboration d’un plan d’action, centré sur les priorités identifiées par les jeunes eux-mêmes.

Les jeunes ont mené un exercice pratique du Score Card avec les prestataires. Ensemble, ils ont mis en lumière les écarts entre les services promis et ceux réellement perçus : manque d’informations accessibles, faible écoute des jeunes dans les centres de santé, absence de mécanismes de signalement pour les cas de VBG, etc.

Un plan d’action concret a été co-rédigé. Parmi les propositions : Faire des plaidoyers pour l’application des textes et lois contre les violences à caractère sexuelle et l’exploitation économique des enfants, Mettre en place et redynamiser les MCPE pour dénoncer les cas d’enfant victimes d’abus, Organiser des sensibilisations sue le phénomène de maltraitance et exploitation économique des enfants surtout les filles à l’endroit des parents et patron et patronnes, Organisation des sensibilisations sur les abus sexuels et leurs conséquences dans les établissements scolaires et centre d’apprentissage (grossesses précoces, viol, mariage forcé, harcèlement sexuel).
La session a réuni 44 participants, parmi lesquels des représentants de la mairie d’Ogou 1, des ministères sectoriels (santé, éducation, action sociale), des leaders communautaires et religieux, ainsi que des OSC partenaires. Cette diversité a permis un dialogue intergénérationnel et multi-acteurs, essentiel pour garantir la prise en compte des voix des jeunes dans les politiques locales.

Un comité de suivi a été mis en place à l’issue de la formation. Il aura pour mission de veiller à l’application du plan d’action et de porter un plaidoyer continu auprès des autorités locales.

Avec cette formation, les jeunes formés sont désormais des sentinelles citoyennes, capables de surveiller la qualité des services, d’alerter en cas de dysfonctionnement et de proposer des alternatives. Ils sont appelés à répliquer la démarche du Score Card dans leurs localités, avec le soutien technique et financier du projet Girls Lead 2.
« Quand les jeunes évaluent les services et s’impliquent dans leur amélioration, ce n’est pas seulement pour eux. C’est toute la communauté qui en bénéficie », souligne un facilitateur du projet.

Cette initiative réaffirme la vision du projet : faire des filles et des jeunes en général des acteurs essentiels de la transformation sociale, pour bâtir des communautés plus inclusives, équitables et respectueuses des droits humains.

Jean-Marc Ashraf EDRON

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