Le 1er avril 2025, le verdict rendu dans l’affaire du décès tragique de Diane Yangwo, enseignante au lycée bilingue de Nylon à Douala, a provoqué une onde de choc à travers le Cameroun. Diane, victime de violences conjugales, est décédée le 18 novembre 2023 suite à des blessures infligées par son époux, Bekobe Éric. Ce dernier a plaidé coupable pour coups mortels, mais la sanction infligée par le tribunal a soulevé de vives critiques.

Le tribunal de grande instance de Bonanjo a condamné Bekobe Éric à 5 ans d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 52 000 francs CFA. Après seulement 16 mois de détention, il a été libéré. Ce verdict, jugé trop clément par de nombreux observateurs, a suscité une indignation généralisée sur les réseaux sociaux et parmi les membres de la société civile.
Les réactions à ce jugement n’ont pas tardé à affluer. Cathy Meba, une militante, a exprimé son dégoût face à la décision, qualifiant la juge, une femme, d’être « un loup pour la femme ». Flavienne Tchata, actrice de cinéma, a souligné que ce jugement place les femmes dans une situation de danger, tandis que Clarence Yongo, journaliste et féministe, a dénoncé le manque de protection pour les femmes dans le système judiciaire.
L’artiste Kareyce Fotso a également pris la parole, déclarant que pour un prix aussi dérisoire que 52 000 francs, c’est « le prix de nos vies mesdames ». Ces témoignages illustrent la colère et la frustration croissantes face à un système judiciaire perçu comme inéquitable et peu protecteur des droits des femmes.
Cet incident s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre les violences faites aux femmes au Cameroun. La société civile et les organisations de défense des droits des femmes travaillent ardemment pour sensibiliser le public et faire pression pour des réformes judiciaires.
L’affaire Diane Yangwo met en lumière les défis persistants liés à la violence domestique et à la justice au Cameroun. Elle appelle à une réflexion collective et à une mobilisation pour garantir que les femmes soient protégées et que les agressions ne soient pas minimisées par des verdicts jugés dérisoires. Le chemin vers une véritable justice pour les victimes de violences conjugales est encore long, mais il est crucial de continuer à faire entendre la voix des opprimées.