Bac Technique 2025 : Une baisse inquiétante, les causes pointées du doigt

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Les résultats du Baccalauréat technique au Sénégal ont connu cette année une nette régression. Le taux de réussite, qui s’élevait à 75 % en 2024, est passé à 69,37 % en 2025, soit une baisse de près de six points. Une contre-performance qui soulève des interrogations, notamment du côté des autorités éducatives.

Bac Technique 2025 : Une baisse inquiétante, les causes pointées du doigt

Interrogée par Le Soleil, Mame Diarra Diop, directrice générale de la Formation professionnelle et technique, a avancé plusieurs facteurs explicatifs de cette baisse. Elle cite notamment le manque d’encadrement dans certaines filières, l’extinction progressive des séries T1 et T2 dans les lycées pilotes, mais aussi l’introduction encore fragile de la nouvelle série Stidd (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable).

Des chiffres qui parlent

En 2025, 3.446 candidats étaient inscrits aux différentes séries techniques : T1, T2, F6, Stidd et Steg. Toutefois, 70 d’entre eux ne se sont pas présentés aux épreuves, ramenant à 3.376 le nombre de candidats ayant effectivement composé.

Les résultats du premier tour ont donné 1.302 admis d’office, soit 38,57 %, avec 356 mentions à la clé. Au second tour, 1.196 candidats ont été autorisés à poursuivre les épreuves. Parmi eux, 1.040 ont été admis, dont 618 filles (59,42 %) et 422 garçons (40,58 %).

Au final, ce sont 2.342 candidats qui ont décroché leur diplôme, établissant le taux global de réussite à 69,37 %, contre 74,95 % l’an dernier.

Des défis multiples

Selon Mme Diop, l’une des causes majeures de la baisse des résultats réside dans la disparition progressive des séries T1 et T2 dans les trois lycées pilotes du pays. « Il n’y avait pas de classes de terminale dans ces séries cette année. Les candidats qui ont composé dans ces filières sont pour la plupart des candidats libres », explique-t-elle.

Autre point de faiblesse : l’introduction récente de la série Stidd, qui souffre encore d’un manque criant de matériel et d’équipements adaptés. À cela s’ajoute une maîtrise insuffisante de l’Approche par compétences (APC), pourtant essentielle à la pédagogie de cette filière.

Un encadrement qui laisse à désirer

La directrice générale met également en lumière le déficit de formateurs qualifiés. « Ces programmes exigeants devraient être enseignés par des professeurs titulaires d’un Bac+6 (Professeurs d’enseignement secondaire). Or, nous observons une présence croissante de professeurs de niveau inférieur (PEM, PCEMG) dans nos lycées », déplore-t-elle. Une situation jugée incompatible avec les standards de qualité visés par le ministère pour soutenir l’industrialisation du pays.

Alors que le Sénégal poursuit son ambition de renforcer l’enseignement technique pour répondre aux défis du développement, ces résultats soulignent la nécessité d’une évaluation sérieuse des programmes, de l’encadrement et des moyens matériels mis à disposition des élèves.

imam chroniqueur Babacar Diop

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